Il était censé être généralisé dans toute la France en janvier 2018 après avoir été expérimenté depuis avril 2017 en Corse, dans les Pays de la Loire et en Normandie. Mais le 116 117, numéro unique de la permanence des soins ambulatoires, prévu par la loi Touraine de janvier 2016 semble en panne.
En juillet dernier, un rapport sénatorial sur les urgences hospitalières prônait même son abandon. Au plus grand regret des syndicats de médecins libéraux. En effet, si l’idée était défendue par MG France depuis une dizaine d’années, elle a su convaincre tous les bords syndicaux. "C’est un sujet sur lequel j’ai évolué, reconnaît le Dr Jean-Paul Hamon, président de la FMF. Quand j’ai lancé le mouvement de la grève des gardes, on souhaitait que les patients passent par le 15 plutôt que d’appeler les médecins de garde pour des pathologies qui peuvent attendre le lendemain. Puis on a senti que les hospitaliers, à cette occasion, prenaient la main sur les libéraux". Selon la dernière enquête sur la permanence des soins (PDS) de l'Ordre des médecins en 2017, 66 départements possèdent le 15 comme numéro d’appel unique et 34 départements utilisent un numéro d’appel à 4 ou 10 chiffres. L’enquête a montré que les CDOM des départements utilisant un numéro unique sont favorables au 116 117 et que ceux qui ont le 15 ont manifesté de "l’incompréhension" face à l’idée de ce numéro national de la PDS.
"Un accès facilité aux médecins de garde libéraux"
Pour le Dr François Simon, président de la section "exercice professionnel" du CNOM, qui est en train de boucler l’enquête 2018 sur la PDS, il est encore trop tôt pour évaluer l’expérimentation du 116 117. "A côté des numéros d’association de PDS, le 116 117 est une très bonne idée car cela va dans le sens d’un accès facilité aux médecins de garde libéraux" estime aujourd’hui le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF. Pour lui, la généralisation a pris du retard en raison de la grande hétérogénéité des dispositifs de PDS selon les départements et également des systèmes d’informations. Les agences régionales de santé (ARS) ne semblent pas non plus avoir beaucoup poussé à la roue. "Le déploiement du 116 117 se retrouve ainsi mis en attente, voire renvoyé aux calendes grecques" déplorait MG France dans un communiqué début décembre. "Il y a eu des négociations longues entre le Samu et les représentants des médecins sur la mise en place, notamment sur les systèmes d’informations" explique le Dr Jacques Battistoni, président de MG France. Mais depuis que la question d’un numéro unique pour toutes les urgences sanitaires et non sanitaires est venue sur le tapis, hospitaliers et libéraux se sont rapprochés sur une ligne de "défense commune de la notion de numéros d’urgences d’appel médical" ajoute le Dr Battistoni. "Mêler dans un même numéro l’urgence médical, la PDS, police secours et les pompiers risque d’entraîner des pertes de chance pour les patients car les appels risquent de se perdre dans un système de tri préalable avant d’arriver au régulateur médical" abonde le Dr Ortiz. Un risque qui apparait d’autant plus inutile que tout le monde reconnaît que les numéros 15 – 17 - 18 sont aujourd’hui bien connus des Français.
La sélection de la rédaction
Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?
François Pl
Non
Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus