"Les médecins libéraux existent-ils aux yeux des politiques autrement que comme des parias des corporatistes, des malhonnêtes, des nantis et des fainéants ?" s’interroge la Fédération des médecins de France, dans un communiqué diffusé ce jeudi 18 novembre sur son site internet, qui dénonce un "haro" sur ces professionnels. Le syndicat déplore un ensemble de mesures prises par les politiques, à commencer par le "dépeçage" de la médecine organisé par le PLFSS, qui vient d’obtenir le feu vert du Sénat. Le texte voté, qui doit repasser par l’Assemblée nationale, comprend en effet un certain nombre de transferts de compétence, intégrés "sans concertation avec les médecins" : accès direct aux kinés, aux orthoptistes, primo-vaccination des IPA… En parallèle, pointe-t-il, on transfère des tâches administratives vers les médecins "diminuant" un peu plus "le temps médical", devenu si précieux.
Alors que l’on fait face sur l’ensemble du territoire à une reprise épidémique, et que l’on craint une 5e vague, la Fédération des médecins de France dénonce également la baisse "drastique et arbitraire de 25% des forfaits" dans les centres de vaccination, au moment même où le Gouvernement rend obligatoire la dose de rappel pour un certain nombre de personnes. "Ces forfaits étaient enfin payés à un tarif correct", juge la FMF. Depuis le 8 novembre en effet, les vacations pour les médecins libéraux sont rémunérées 100 euros de moins. Une manière pour le ministère de la Santé d’inciter ces praticiens à vacciner dans leur cabinet. Mais une erreur stratégique de plus pour la FMF. Stop à la coercition La liste des déceptions ne s’arrête pas là : la fédération alerte sur les tentatives d’instaurer des mesures coercitives...
nombreuses à l’approche de l’élection présidentielle. Elle tacle notamment une proposition du président de la Fédération hospitalière de France (FHF), Frédéric Valletoux, qui a récemment soumis l’idée de rétablir la permanence des soins obligatoire (PDSa), notant que "seuls 39% des généralistes font des gardes" à l’heure actuelle. Mais aussi "l’acharnement sur nos jeunes confrères avec des obligations d’installation en zone désertique". De nombreuses propositions en ce sens ont été faites récemment par des parlementaires afin d’améliorer le maillage territorial en médecins : six mois pour être conventionné, trois ans… Une surenchère qui n’est pas du goût de la fédération, dont la colère a atteint son paroxysme il y a deux jours avec la diffusion d’un DGS-Urgent agitant à nouveau le chiffon rouge des réquisitions des médecins libéraux. Un "quoi qu’il en coûte sanitaire" Assurant que la France manque de professionnels de santé de toutes professions "à force de voir la santé à court termine depuis plus de 30 ans", la fédération appelle à voir le secteur comme un "investissement" et non une "dépense", que ce soit en ville ou à l’hôpital. "C’est la faute des politiques s’il y a une crise sanitaire dans une crise sanitaire !" dénonce-t-elle, réclamant un "quoi qu’il en coûte sanitaire" pour sauver le système. Ainsi, la FMF appelle l’ensemble des professions de santé libérales et hospitalières à s’unir afin de réclamer un "plan Marshall de la santé" et des rémunérations au niveau européen.
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