"L'ARS n'est pas là pour faire de la câlinothérapie" : outrés par la réponse de la directrice de Dordogne, les libéraux réclament son départ
La CPTS de Bergerac a écrit à la directrice de la délégation départementale de Dordogne de l'ARS afin de protester contre leur absence à une réunion sur les actions ville/hôpital à mettre en oeuvre pour éviter l'engorgement des urgences. La réponse cinglante de la directrice les a scandalisés. C'est un oubli qui pourrait avoir de lourdes conséquences. Le 3 novembre, la délégation départementale de Dordogne de l'ARS Nouvelle Aquitaine organisait une réunion sur les "Actions mises en œuvre ou à mettre en œuvre pour éviter d'engorger les services d'urgences – Articulation hôpital/libéral", réunion à laquelle sont conviés tous les acteurs de santé du département… à l'exception notable des libéraux (médecins, infirmiers, chirurgiens-dentistes, masseurs-kinésithérapeutes et pharmaciens) de la région de Bergerac, qui se coordonnent depuis plusieurs années dans le Pôle de santé de Bergerac, l'une des premières CPTS de France. Ces mêmes CPTS portées aux nues par le Gouvernement et la Cnam pour leur rôle dans la structuration de la réponse de la médecine de ville face à l'épidémie.
Apprenant l'existence de cette réunion par leurs confrères hospitaliers, au détour d'une conversation Whatsapp, les libéraux du Bergeracois ont demandé des explications à la directrice départementale de l'ARS, Marie-Ange Perulli, rapporte le Dr Xavier Gouyou-Beauchamps, leur porte-parole. Ils ont été servis. "Nous sommes là pour répondre aux besoins de l'intérêt général et non aux besoins des égos" "La CPTS doit être dans la boucle des réunions que nous organisons : c'est un fait, cite le chirurgien. L'ARS est là pour organiser au mieux une prise en charge des patients durant cette crise mais pas pour faire de la calinothérapie à des personnes vexées", aurait répondu la directrice. "Nous sommes là pour répondre aux besoins de l'intérêt général et non aux besoins des égos", aurait-elle asséné. Marie-Ange Perulli n'en est pas à sa première sortie polémique. En avril, elle avait provoqué la colère des soignants de l'hôpital de Périgueux en attribuant un cluster de Covid dans le service de SSR à un probable "relâchement au moment des pauses du personnel". La CPTS de Bergerac lui reproche également son manque de réactivité au début de l'épidémie, d'avoir bloqué les initiatives des acteurs locaux pour fabriquer du gel hydroalcoolique ou trouver des masques, "méprisant" in fine "les soignants tant libéraux qu'hospitaliers".
"Ce n'est pas un prétendu ego surdimensionné des soignants qui pose problème. C'est l'arrogance et l'incompétence de ce type de fonctionnaire territoriaux hors-sol", lance le Dr Gouyou-Beauchamps, qui estime que la directrice "doit partir". Un appel à la démission ou à la mise à pied soutenu par le Dr Jérôme Marty, de l'UFML.
Quand une directrice départementale d’ARS en pleine crise #COVID19 méprise autant les soignants libéraux après les avoir méprisés lors de la première vague ( elle avait alors du s’excuser). Elle doit quitter ses fonctions ou être mise à pied! https://t.co/cJImkmwNQH pic.twitter.com/dgTe3oR5Nr
— DrMartyUFML-S (@Drmartyufml) November 9, 2020
Sollicitée par nos confrères de France Bleu, la directrice de Dordogne n'a pas souhaité s'exprimer.
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