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Annuaires de médecins : "Aucune publication en ligne ne devrait reprendre les coordonnées d'un praticien sans son accord"

Le 10 avril dernier, le tribunal correctionnel de Bourgoin-Jallieu (Isère) a condamné une femme à verser 2000 euros de dommages et intérêts à une ophtalmologue pour diffamation. Elle avait posté plusieurs avis sur la fiche Google de la praticienne, critiquant les soins dispensés. Une affaire qui a interpellé François Planchon, Egoranaute et psychologue. 

23/04/2025 Par François Planchon
appel entrant inconnu

"Concernant votre article sur la condamnation d'une patiente pour diffamation, suite à des avis Google négatifs :

Ne serait-il pas temps que les associations de médecins se mobilisent, au minimum au niveau européen, pour :

- faire appliquer le RGPD à la lettre : aucune publication (annuaires etc..) en ligne ne devrait reprendre les coordonnées d'un praticien sans son accord préalable et explicite, sous peine d'astreintes dissuasives (et ce devrait être aussi valable pour TOUS les professionnels...).

L'accord préalable est indispensable : ce n'est pas "après coup" qu'on doit découvrir qu'on est répertorié dans un dizaine d'annuaires "en ligne", dont Google...

- la possibilité d'avoir des avis en ligne est un choix qui requiert également un accord préalable...

Je donne l'exemple de mon épouse : médecin spécialiste à la retraite (biologie clinique et médecine nucléaire) nous avons découvert qu'elle était reprise dans 9 (!) annuaires en ligne, dont 8 comme généraliste, avec adresse et téléphone, pourtant devenu privé depuis 4 ans via notre fournisseur télécom !

Trois de ces annuaires donnaient même des horaires de consultation par défaut, et 4 accès à son numéro de téléphone à travers un numéro payant !

C'est en demandant à des personnes nous ayant contacté pour des consultations de médecine générale que nous avons découvert cette prolifération surréaliste d'inexactitudes, pouvant même nuire à des personnes en détresse médicale cherchant un médecin proche, et perdant du temps...

Cela nous a pris plus ou moins six mois de démarches par mails pour la désinscrire de tous ces annuaires, dont un où nous avons dû menacer de porter plainte auprès de l'organisme de contrôle du RGPD pour, enfin, obtenir le retrait après la sixième demande... Au premier mail, qui pourtant signalait qu'elle n'était pas généraliste, qu'elle ne donnait pas de consultations et qu'elle était retraitée, il nous avait été répondu que nous devrions être content d'avoir une 'visibilité gratuite' sur Internet... Surréaliste.

À quoi servent les associations de praticiens si elles ne peuvent, tout simplement, pas faire cesser ces pratiques et faire appliquer à la lettre les RGPD des pays européens qui prévoient tous la publication de ce type de données, pour toute personne, exclusivement sur accord préalable et explicite ?

Faire pression auprès des gouvernements et autorités européennes, pour nous défendre, n'est-ce pas aussi leur mission...

Pour suggestion"

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