"Alors tranquillement, on tape encore sur les médecins, UFC Que Choisir. On explique sur toutes les chaînes de télévision que le méchant médecin dépasse ses 26.50 euros et même certains gynécologues parisiens ne s'aligneraient pas sur le remboursement des 30 euros que propose la Cnam. Rappelez-moi, l'UFC, combien est le prix de la souscription à votre site ? 30 euros. C'est bien cela. Et donc, avec cet argent, vous avez décidé de devenir LE lobby qui dégoûtera les jeunes médecins de s'installer, LE lobby qui finira de déprimer ceux qui, pour devenir médecin, ont offert 10 ans de leur vie à l'hôpital public, ceux qui n'auront cotisé qu'après 30 ans, ceux qui toute leur vie ne compteront ni leurs heures ni leurs soirées, ni même leurs weekends. Mais dites-moi l'UFC, savez-vous qu'un médecin a 46% d'imposition en moyenne? Rappelez-moi, ça fait combien 54% de 30 euros? Et si on enlève ensuite les charges du cabinet? Vous croyez vraiment trouver des médecins à Paris pour 8 euros la consultation? Redites-moi l'UFC, vous trouvez cela normal qu'un accouchement soit remboursé 313 euros en France? Rien ne vous choque? Dans ce prix, vous mettrez donc la location du bloc, les salaires, les honoraires, le matériel, les médicaments? Et vous osez encore accuser les médecins libéraux? Vous n'avez pas honte?
Quand un assureur ne vous rembourse pas complètement les travaux de votre maison, vous accusez qui? L'artisan ou l'assureur? Et si ce n'était pas une maison mais la santé des Français? Je crois que je commence à comprendre. Vous êtes en quelque sorte la nouvelle version des instagrameuses de la presse. Vous accusez les médecins pour mieux vendre vos enquêtes dont personne ne veut. Vous inventez un "dépassement" pour faire peur à la ménagère devant son petit écran. Mais quel dépassement?! La santé a un coût. La santé n'a pas à être gratuite ou dévaluée. On doit pouvoir soutenir les plus fragiles pour leur accès aux soins, mais cela ne justifie pas que le plus grand nombre ne paie plus pour sa santé. La santé mérite un investissement. Et lorsque l'on parle de la santé libérale, on parle évidemment d'un investissement du secteur privé, donc également des premiers concernés, les patients. On n'a rien sans rien. Et vous, vous n'aurez rien sinon que des médecins qui pratiqueront des honoraires hors convention. Parce qu'à force de nous dégoûter, voilà où nous en sommes avec l'assureur de l'Etat qui n'assure pas correctement la santé de nos concitoyens."
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