Depuis la publication de la maquette du nouveau DES* de médecine générale cet été par le ministère de la Santé, les néo-internes de la spécialité… n’ont plus eu signe de vie d’Aurélien Rousseau. Pourtant, si la maquette présente le cadre général du nouvel internat rallongé d’un an, il manque encore des textes essentiels pour cadrer la réforme en profondeur.
C’est pourquoi, l’Intersyndicale nationale des internes (Isni) a décidé de passer à la vitesse supérieure en déposant un recours auprès du Gouvernement “pour lui demander de reporter la réforme de la 4e année de médecine générale, qui a, du reste, été imposée par le recours à l'article 49.3 de la Constitution, et de réviser le contenu de cette réforme afin de mieux l’adapter aux besoins des internes”, fait-il savoir dans un communiqué.
Qualifiant la maquette actuelle de “lacunaire”, le syndicat estime qu’il ne “dissipe pas l'ensemble des préoccupations”. “Cela est source d’inquiétude majeure chez les étudiants, et désormais chez les nouveaux internes en médecine générale, qui ont dû choisir leur spécialité sans avoir une idée précise de son contenu”, écrit-il. "A travers son recours, l’Isni vise à faire entendre leur voix, à défendre leurs droits, et à plaider pour la révision d’une mesure imposée de manière unilatérale”, insiste-t-il encore.
L’Isni détaille ensuite les points manquants les plus graves, à commencer par des annonces qui ont été faites “sans suites concrètes”. “Nous attendons toujours la publication du texte officiel qui définira les modalités de rémunération des docteurs juniors”, rappelle le syndicat. “Par ailleurs, la nouvelle maquette ‘permet au docteur junior de participer à la permanence des soins ambulatoires lorsque son MSU et/ou le médecin thésé en charge de sa supervision y participent également’. Toutefois, cette disposition ne garantit pas l'encadrement adéquat du Docteur junior, ni ne précise les modalités de réalisation”, poursuit-il. Enfin, sujet “essentiel”, le nombre de maîtres de stage universitaires inquiète le syndicat, qui demande que soit publié le décret qui établira “les modalités d'encadrement”. Il s’inquiète aussi du fait que les internes puissent être dans des situations “très différentes” les uns des autres.
L’Isni met également l’accent sur les modalités pratiques du choix du stage en ambulatoire, qui enfreignent selon lui le principe fondamental d’égalité. En effet, même si “la poursuite du premier stage ambulatoire durant le semestre suivant se fera par reconduction après accord des deux parties”, le syndicat estime que cela est “discriminatoire en pratique” car ce même principe a été abandonné dans les autres spécialités. “La raison de cet abandon pour les autres spécialités est due au fait que la reconduction du stage entraîne systématiquement une discrimination envers les internes qui ont été décalés dans leur cursus pour des raisons professionnelles ou personnelles. Par exemple, certaines internes doivent suspendre temporairement leur internat en raison de congés maternité, ce qui les place en situation de décalage par rapport à leurs collègues de promotion”, détaille l’Isni.
Pour finir, l’Isni demande à ce que l’année de Docteur junior ambulatoire soit comptabilisée pour acquérir le titre d’ancien assistant spécialiste des hôpitaux, “condition sine qua non pour s’installer en secteur 2”.
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