Pour la première fois, le ministre de la Santé s’est prêté au jeu des questions-réponses en live sur les réseaux sociaux ce mercredi 27 octobre, interrogé par le désormais jeune médecin diplômé et influenceur Et ça se dit médecin. “J’ai reçu 21.869 questions à l’annonce de ce live, Monsieur le Ministre”, a d’ailleurs commencé d’emblée le jeune généraliste. “On ne va peut-être pas tout prendre mais on va faire au mieux”, lui a répondu Olivier Véran en plaisantant. Acceptant de répondre à tous les sujets sans concessions, le ministre a fait le point sur les sujets qui inquiètent le plus les carabins et les étudiants paramédicaux.
L’indemnité inflation de 100 euros, annoncée par le Gouvernement
Alors qu’Emmanuel Macron a annoncé une indemnité inflation de 100 euros comme “coup de pouce” pour faire face à la hausse des prix, qui touche notamment très fortement le secteur des carburants et de l'énergie, beaucoup d’étudiants se sont inquiétés de ne pas pouvoir en bénéficier. “C’est pour toute la fonction publique hospitalière, du moment qu’on gagne moins de 2000 euros, net”, a néanmoins confirmé Olivier Véran. “Donc les internes, les externes, les étudiants en soins infirmiers ?” l'a relancé Et ça se dit médecin. “Logiquement, oui”, a répondu le ministre.
Troisième dose de vaccin contre le Covid
Face à la reprise légère constatée de l’épidémie, le ministre a également été interviewé sur l’obligation de la troisième dose de vaccin contre le Covid pour les soignants. “Je les incite fortement à la faire”, a répondu Olivier Véran, qui a lui-même effectué sa troisième dose hier, en même temps que le vaccin contre la grippe. “Il n’est pas envisagé de la rendre obligatoire”, a-t-il poursuivi.
Grève des sages-femmes
La semaine dernière, les sages-femmes ont effectué un mouvement de grève pour protester contre leurs conditions de travail et d’exercice. “Les sages-femmes se sentent abandonnées”, l’a interpelé donc Et ça se dit médecin. “Les sages-femmes, ça fait des années que je m’intéresse à leur condition”, a rappelé Olivier Véran. “Et en tant que député, j’ai proposé plein d’amendements pour étendre leurs compétences et mieux les reconnaître, en ville et à l’hôpital”, a poursuivi le ministre. Il a également rappelé que dans le cadre du Ségur de la santé, une revalorisation de 183 euros nets avait été actée à l’hôpital et a affirmé recevoir fréquemment les sept syndicats représentatifs pour faire évoluer leurs conditions d’exercice, regrettant néanmoins que tous ne parviennent pas à se mettre d’accord entre eux.
A la question de savoir s’il serait possible d’instaurer une sixième année d’études en maïeutique, Olivier Véran a expliqué avoir saisi l’Inspection générale de l’Enseignement supérieur et de la Santé afin de voir dans quelle mesure cela pourrait être mis en place. Une nouvelle augmentation de 500 euros par mois est par ailleurs en négociation avec les syndicats. Enfin, les sages-femmes ayant pour revendication de réaffirmer leur fonction médicale, le ministre a annoncé qu’il avait fait partir une circulaire à destination de tous les hôpitaux afin qu’elles soient gérées par la direction des affaires médicales et non plus des soins. En revanche, elles ne pourront pas être reconnues au même titre que les praticiens hospitaliers.
Réforme du deuxième cycle des études de médecine
Très décriée par les carabins, la réforme du deuxième cycle des études de médecine a été l’objet de nombreuses questions. “Comment on fait pour ces étudiants qui ne savent pas où ils vont et à quelle sauce ils vont être mangés?” a questionné...
Et ça se dit médecin, se faisant le porte-voix des externes. “D’abord, toute réforme dans les études médicales s'accompagne de peur et c’est légitime”, a temporisé Olivier Véran. Puis le ministre a expliqué que lui-même au cours de ses études, a “essuyé les plâtres” de la réforme du deuxième cycle de l’époque. “J’ai connu la première année des ECN… Je crois même avoir connu la première année de la Paces”, a plaisanté le ministre. Puis, redevenant sérieux, il a rappelé que la R2C a été repoussée d’un an afin que tout soit prêt. “Elle a été hyper concertée", a-t-il encore plaidé, arguant du fait que cette réforme est faite pour arrêter le bachotage intense. “Je vous fais confiance”, a conclu Et ça se dit médecin.
Santé mentale et violences sexuelles et sexistes au cours des études de médecine
“J’ai pris des engagements auprès des fédérations d’étudiants. Je leur ai dit : 'Si vous voyez qu’il y a des endroits où ça passe mal, malgré les avertissements, je suspends les agréments'. Et j’ai fait quoi ? J’ai suspendu, pour la première fois, des agréments de stage”, a rappelé le ministre, interrogé sur la question des violences sexistes et sexuelles à l’hôpital. Olivier Véran a aussi annoncé qu’il allait mettre en place des pénalités financières pour les établissements qui ne respectent pas le droit du travail pour les étudiants et les internes.
Le ministre a enfin invité les carabins victimes de violences ou d’agressions à porter plainte. “Il ne faut pas que votre génération considère qu’il puisse y avoir des personnes intouchables”, a estimé Olivier Véran, rappelant que beaucoup de référents existent aujourd’hui pour aider et soutenir les étudiants victimes. “Il faut faire passer le message que l’omerta n’existe plus”, l'a relancé le jeune médecin. “Oui”, a acquiescé Olivier Véran.
Temps de travail des internes
Sur ce sujet, Et ça se dit médecin s’est d’emblée estimé “démuni”. “Qu’est ce qu’on fait sur le temps de travail des internes ?” a-t-il finalement plaidé devant le ministre. “Dans les 15 jours, je vais présenter en toute transparence la première enquête nationale sur la réalité du temps de travail des étudiants et des internes en médecine”, a annoncé le ministre. “On a construit des indicateurs, on l’a fait avec les parties prenantes, associant en premier chef les étudiants. On a fait ça dans plein d'hôpitaux pour avoir plein de remontées… Et à l'issue, on pourra prendre des décisions pour que chacun puisse s'épanouir", a-t-il encore promis.
L’attractivité de l’hôpital public
“J’ai reçu beaucoup de messages de jeunes diplômés me disant qu’ils allaient à l’hôpital comme ils vont à l’usine, de faire de l'abattage de patient, ils ont des protocoles à suivre…”, a commencé Et ça se dit médecin sur le point de l’attractivité de l’hôpital public. “Il faut que chacun se sente considéré”, a estimé Olivier Véran. Bottant en touche sur le désamour des jeunes médecins pour l'hôpital public, le ministre a rappelé à quel point il était possible de faire des projets merveilleux grâce à l’hôpital public.
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