Depuis trois ans, le nombre d'internes en médecine générale ne cesse de croître : de 3518 postes ouverts à l’ECN en 2021, il est passé à 3858 cette année. Un effectif conséquent que les enseignants de médecine générale s’apprêtent à former en cette rentrée alors que doit être mise en place la quatrième année d’internat de médecine générale malgré "l’insuffisance criante des moyens humains de la médecine générale universitaire".
Dimanche 3 septembre, deux coordinateurs de DES*, se sont toutefois inquiétés dans un courrier adressé à la présidente de l’Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (Isnar-IMG) et au président de l’Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf) dont Egora a eu copie, de la répartition des postes dans leur région, l’Île-de-France et Centre-Val de Loire.
Selon eux, face à de telles augmentations de promotions, les capacités de formation n’ont pas été correctement prises en compte dans l’ouverture des postes et "la répartition pose de gros problèmes [...] que nous devons anticiper" dans ces régions. Les enseignants de médecine générale s’étaient en effet organisés pour absorber l’augmentation des effectifs dans les régions en proposant une répartition selon les possibilités de chaque subdivision. Mais l’Ile-de-France et Centre-Val de Loire ont été trop dotées, "probablement pour compenser la pénurie de généralistes dans ces territoires", glisse-t-on en interne.
En conséquence, les coordinateurs recommandent aux étudiants "de ne pas choisir les postes ouverts" au-delà d’un certain rang (hors CESP), "au risque de ne pas pouvoir effectuer leur maquette de formation dans le temps imparti faute de possibilités". Cela concerne 44 postes au total :
- En Centre / Val de Loire (Tours), au-delà de 120 postes sur les 134 ouverts, "les places en stage ne seront pas assurées".
- En Ile de France (6 facultés franciliennes), au-delà de 509 postes sur les 539 ouverts, "les places en stage ne seront pas assurées", peut-on lire.
"Il n’y a pas de magie, on ne peut pas créer une génération spontanée de maîtres de stage. On mise sur une petite inadéquation entre le nombre de postes ouverts et le nombre de futurs internes pour que tous aient une place satisfaisante", poursuit-on en interne.
Les enseignants regrettent par ailleurs que ces postes n’aient pas été répartis sur d’autres facultés car certaines "avaient parfaitement la possibilité d’en accueillir plus". Ils assurent avoir proposé une "répartition harmonieuse" avant que ne soit dévoilé l’arrêté des ministères de l’Enseignement supérieur et de la Santé.
*Diplôme d’études spécialisées.
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