Intégrer pharmacie ou maïeutique directement après le bac ? Les étudiants en santé s'y opposent
Les représentants des étudiants en santé s'opposent, ce vendredi 13 décembre, à la mise en place à titre expérimental d'une voie d'accès post-bac pour les filières pharmacie et maïeutique, piste avancée par la Cour des comptes. Ils insistent sur l'importance d'une voie d'accès commune aux filières santé, décomposée aujourd'hui entre les Pass et les LAS, qui "permet une poursuite d'études avec un socle de connaissances solide".
Plusieurs organisations étudiantes*, dont l'Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf), s'opposent à la suppression d'une voie commune d'accès aux études de santé. Une telle voie "permet une poursuite d'études avec un socle de connaissances solide, en construisant [un] projet d'orientation au fur et à mesure de son parcours", défendent les fédérations et associations, dans un communiqué diffusé ce vendredi 13 décembre.
Les représentants étudiants réagissent ainsi à la publication, mercredi 11 décembre, d'un rapport de la Cour des comptes sur la réforme de l'accès aux études de santé, entrée en vigueur en 2020. Sévères, les Sages ont décrié le nouveau système mis en place, le jugeant "trop complexe", "difficilement lisible" et n'ayant pas atteint ses "trop nombreux" objectifs.
Pour inverser la tendance, les auteurs du rapport ont avancé plusieurs solutions. Parmi elles, la création à titre expérimental d'une voie d'accès post-bac en pharmacie et en maïeutique, deux filières qui ont vu une chute respective de 6% et 4% de leurs effectifs sur les trois premières années de mise en œuvre de la réforme. Ce parcours serait accessible via Parcoursup, et en complément d'un accès classique via une première année d'études de santé.
"Une chance pour chaque filière d'être valorisée"
Mais les fédérations et associations étudiantes des formations médicales rejettent cette proposition. Si elles rejoignent le constat sans appel de la Cour des comptes sur la réforme de l'accès aux filières santé, les organisations se disent "profondément opposées à tout modèle impliquant la fin d'une voie commune", pour l'heure incarnée par les Pass et les LAS.
"Cette année est nécessaire dans l'optique d'un système de santé centré sur le patient, grâce à des enseignements partagés entre les différentes filières de santé favorisant le travail entre les professionnels", insistent-elles. "Cette entrée commune constitue également une chance pour chaque filière d'être valorisée pour un choix éclairé d'orientation", poursuivent les représentants étudiants, qui souhaitent maintenir cette "opportunité inégalable de se forger une culture commune de santé".
Et les kinés alors?
Les organisations étudiantes relèvent, par ailleurs, l'invisibilisation de la filière kinésithérapie dans le rapport de la Cour des comptes. Celle-ci n'apparait, en effet, à aucun moment dans les conclusions des Sages, "alors que plus de 2 000 étudiants et étudiantes entre chaque année" au sein de cette formation "par cette voie commune", écrivent les représentants étudiants, jugeant cette absence de mention "inacceptable".
*L'Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf), la Fédération des associations générales étudiantes (Fage), l'Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf), l'Association nationale des étudiant(e)s sages-femmes (Anesf), la Fédération nationale des étudiant(e)s en kinésithérapie (Fnek) et l'Union nationale des étudiants en chirurgie-dentaire (UNECD).
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