Plus de 13% des postes d'internat en psychiatrie vacants : "Ce chiffre est préoccupant"
A l'issue de la procédure d'affectation des internes, 13,3% des postes sont restés vacants en psychiatrie. Un chiffre "préoccupant" pour le Collège national des universitaires de psychiatrie (Cnup), qui lance une nouvelle campagne pour rompre les préjugés et attirer les étudiants en médecine.
Plus de 13% des postes d'internat vacants en psychiatrie cette rentrée. Sur les 489 postes disponibles dans cette spécialité, 65 n'ont, en effet, pas trouvé preneur à l'issue de la procédure d'affectation qui a pris fin mi-septembre, alerte le Collège national des universitaires de psychiatrie (CNUP) dans un communiqué, diffusé mercredi 9 octobre. Ce chiffre "reste élevé" et "en hausse par rapport à l'année dernière", souligne le Pr Olivier Bonnot, président du Cnup. Si "tous les acteurs de la spécialité sont mobilisés pour inverser la tendance", le "contexte dans le monde de la psychiatre" ne favorise par les vocations des futures blouses blanches.
"Ce chiffre [de 13,3%] reste préoccupant et démontre que l'annonce du Premier ministre" ces dernières semaines, "de faire de la santé mentale la grande cause nationale de 2025 est plus que nécessaire, comme nous l'avions d'ailleurs appelé dans nos vœux", poursuit Olivier Bonnot.
Jusqu'en 2018, la grande majorité des places d'internat en psychiatrie trouvaient preneur (1 à 4% de places vacantes). Mais coup de tonnerre en 2019 : "Il y a eu 74 internes en moins. Cette année-là, on a eu un total de 17% de places [vacantes]", expliquait en février à Egora Nicolas Doudeau, président de l'Association française fédérative des étudiants en psychiatrie (Affep). Depuis, la spécialité peine à réduire ce chiffre. Chaque année, elle fait partie des moins prisées par les néo-internes.
Plusieurs facteurs expliquent ce "désamour", à commencer par les préjugés qui entourent ce domaine. "Pas mal d'étudiants pensent à tort que la psychiatrie ne s'occupe que des personnes qui ont des troubles du comportement violents", "que l'on assomme les patients avec des traitements médicamenteux", ou encore "que les hospitalisations se font sans le consentement" du patient, détaillait le Pr Mircea Polosan, secrétaire général du Cnup, dans un précédent article sur Egora. Une étude publiée début 2024 par ce même Collège montrait, par ailleurs, que 37% des étudiants en médecine ont "peur" de l'univers de la psychiatrie, qui est encore largement méconnu.
Une nouvelle campagne d'information
Alors que leur spécialité manque de professionnels, et que ce jeudi 10 octobre est la journée mondiale de la "santé mentale", "les psychiatres se mobilisent pour redonner ses lettres de noblesse" à la psychiatrie, écrit le Cnup, qui lance une nouvelle campagne d'information "Choisir psychiatrie". Cette dernière – qui comprendra des "nuits de la psychiatrie" organisées début 2025 dans différentes villes françaises et une campagne digitale - intervient alors qu'un quart des médecins psychiatres ont plus de 65 ans, et qu'1 Français sur 5, soit 13 millions de personnes, vivent avec un trouble mental ou psychique", peut-on lire.
La sélection de la rédaction
Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?
Stéphanie Beaujouan
Non
Je vois beaucoup d'agressivité et de contre vérités dans les réponses pour une pratique qui existe depuis 1,5 siècle . La formatio... Lire plus