Travail, fraude, productivité... ReAGJIR lance ses 12e Rencontres nationales
A l'occasion de l'ouverture des 12e Rencontres nationales du syndicat ReAGJIR, son président s'est penché sur les liens étroits entre travail et santé. Ces deux thématiques seront au cœur des discussions, ces jeudi 30 et vendredi 31 mai, à Angers. Mais "comment faut-il travailler aujourd'hui ?", s'est notamment interrogé le Dr Raphaël Dachicourt, lançant officiellement ce congrès.
C'est en rappelant l'histoire de la notion "travail" que le Dr Raphaël Dachicourt, président du Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants (ReAGJIR), a lancé, ce jeudi 30 mai, les 12e Rencontres nationales du syndicat. Si les racines du mot "travail" témoignent d'un lien étroit de ce dernier avec la souffrance, celui-ci "se définit aujourd'hui comme l'activité productive d'une personne", a débuté le représentant syndical, au cœur du palais des congrès d'Angers (Maine-et-Loire).
"Ce travail est de plus en plus souvent confondu avec la notion d'emploi qui correspond, elle, à un travail rémunéré", a-t-il poursuivi. Mais ce "rapprochement […] s'impose de fait", alors que "le travail est historiquement jugé par une production économique, à même de financer le modèle assurantiel de la protection sociale" française.
Devant une centaine de participants, Raphaël Dachicourt a alors tenu à rappeler la "crise majeure" à laquelle fait face le système de protection sociale. A l'heure où le vieillissement de la population s'accélère, "il existe, d'un côté, un enjeu de soutenabilité pour la protection sociale du fait d'une perte de recettes liée à la diminution de la proportion de travailleurs". Des difficultés qui amènent "à promouvoir une politique économique de réduction des dépenses dans une optique de défiance, comme en témoignent certains rapports de la Cour des comptes", dont un dernier a justement été publié mercredi 29 mai, a détaillé le président de ReAGJIR : "Tout cela passe par une lutte accrue contre la fraude, une chasse aux indemnités journalières et autres coûts liés aux prescriptions, notamment des médecins…"
Ces choix politiques, qui font écho à l'actualité, s'opposent pourtant aux besoins des personnes et des territoires. "Il y a un enjeu de réponse à ces besoins qui sont croissants, notamment en lien avec le vieillissement de la population, et également avec l'augmentation des pathologies chroniques", a développé Raphaël Dachicourt, dont ces nouvelles Rencontres portent sur la thématique "santé et travail". La question de "la souffrance au travail", ou encore celle de l'équilibre vie personnelle-travail en tant que médecin seront ainsi abordées ces deux prochains jours.
Dans ce contexte – et alors que le travail peut à la fois être source de richesse et de pertes économiques, en raison des effets néfastes qu'il peut avoir sur la santé, "comment faut-il travailler ?", s'est interrogé le représentant syndical. Une question laissée sans réponse. Pour l'instant, du moins. "Puisse le rapprochement de ministères opéré par la création [en janvier, NDLR] d'un unique ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités permettre de recréer du lien entre ces thématiques, et ainsi faciliter la formulation d'une réponse à ces questions", a, en effet, espéré le médecin généraliste, donnant par la même occasion le coup d'envoi officiel de ces Rencontres nationales.
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