"Les jeunes médecins ne sont pas responsables de la situation démographique" : la mise au point de la présidente de ReAGJIR

15/06/2023 Par Marion Jort
A l’occasion de l’ouverture des 11e Rencontres nationales du Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants, la présidente du syndicat a réaffirmé qu’une construction "sereine" de la médecine libérale ne serait pas possible "sans réel projet politique". Elle a également rappelé que les jeunes médecins "ne sont pas responsables de la situation démographique médicale" actuelle.  

 

C’est dans un contexte législatif tendu que se sont ouvertes à Colmar, les 11e Rencontres nationales de ReAGJIR. Alors que les députés sont toujours en train d’examiner la proposition de loi Valletoux et qu’ils viennent de rejeter la régulation à l’installation par 168 voix contre 127, la Dre Elise Fraih, présidente du syndicat, n’a pas manqué de faire écho à l’actualité. "Il n’y a pas de construction sereine possible d’une médecine pour toutes et tous sans réels projets politiques qui font aujourd’hui cruellement défaut. Nous le disons ici : les jeunes médecins ne sont pas responsables de la situation démographique médicale", a-t-elle martelé lors de son discours d’ouverture.  

Attachée à "démystifierles clichés et idées reçues sur les jeunes médecins et les remplaçants, Elise Fraih a également tenu à insister sur le fait que ces derniers "ne sont pas les profiteurs désinvoltes et individualistes décrits par certains politiques mais des professionnels de santé à part entière, construisant leur projet professionnel, désireux de s’engager dans des projets territoriaux qui ont du sens, qui méritent d’être conventionnés et d’avoir les mêmes droits de formation que les autres". En effet, à ce jour, les remplaçants sont toujours exclus du DPC.  

"Les jeunes installés ne sont pas les corporatistes brossés à grands traits par certains médias mais des médecins aux côtés des patients tous les jours dans un système de santé qui s’effondre, soucieux de collaborer avec les autres professionnels de santé et de voir cesser cette opposition systématique entre l’hôpital et les soins de premiers recours", a-t-elle poursuivi devant plusieurs centaines de participants.   

Ainsi, "plutôt que de contraindre à l’installation, il faut se pencher sur les solutions qui permettent de la dédramatiser" et de réellement s’installer, a-t-elle plaidé. "Plutôt que de demander toujours plus d’actes aux soignants, il faut s’attacher à supprimer les consultations administratives inutiles. Cette année n’a pas été facile et les combats pour un exercice professionnel cohérent, juste, équitable, construit pour et autour des patients sont loin d’être finis", a poursuivi la généraliste sous les applaudissements de ses confrères avant de donner officiellement le coup d’envoi du congrès. Un congrès qui sera, cette année, axé sur la "médecine de la diversité".  

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