FMC : 10 points clésFièvre boutonneuse méditerranéenne
Elle est due à une bactérie intracellulaire, Rickettsia conorii, transmise par la tique du chien. Elle survient préférentiellement chez les personnes travaillant au contact de cet animal.
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01Point formation n°1
Les rickettsioses sont des zoonoses transmises à l’homme par les arthropodes (tiques, puces, poux, acariens). Deux familles sont classiquement décrites :
– le groupe typhus (deux espèces) ;
– le groupe boutonneux comprenant 20 espèces (la fièvre boutonneuse appartient à ce groupe).
Ces zoonoses intracellulaires se rencontrent dans tous les continents. -
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La fièvre boutonneuse, transmise par Rickettsia conorii, est observée dans le sud-est de la France, et le pourtour méditerranéen. Son incidence est de 4,8 cas pour 10 000 habitants dans cette région.
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La transmission de Rickettsia conorii est effectuée par la tique du chien (Rhipicephalus sanguineus). Cette tique s’observe également chez les rongeurs sauvages.
Les chiens infectés ne peuvent pas transmettre la maladie ; seule la tique peut effectuer cette transmission.
De ce fait, les cas de contaminations sont souvent observés chez des personnes ayant un travail les exposant à des morsures de tiques de chiens (éleveurs, employés de chenils, travailleurs forestiers). -
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Cliniquement, après une incubation d’une semaine, on peut remarquer une escarre cutanée d’inoculation (« la tache noire ») que le patient ne remarque pas dans 28 % des cas. En parallèle, on observe une hyperthermie importante avec des myalgies et des céphalées. Du fait d’une atteinte des cellules endothéliales, des manifestations cutanées à type de vascularite sont observées.
Au troisième jour, on remarque une éruption parfois maculeuse ou maculo-papuleuse au niveau du tronc, des membres, puis au niveau de la totalité du corps. Un aspect purpurique est parfois observé, mais aussi une atteinte au niveau palmo-plantaire ; éléments qui mettent en avant la sévérité de cette infection. On observe ces manifestations cutanées dans 97 % des cas, avant qu’elles ne disparaissent en donnant une fine desquamation au bout de 10 à 20 jours. -
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Des manifestations extracutanées sont également parfois observées (dans 5 à 6 % des cas) : atteinte digestive (hépatomégalie et ou splénomégalie), atteinte cardiovasculaire (bradycardie, collapsus), atteinte pleuropulmonaire (images réticulo-nodulaires du hile, hypoxémie et hypercapnie), atteinte neurologique (convulsion, confusion, méningite, stupeur), atteinte rénale (nécrose tubulaire aiguë, insuffisance rénale aiguë, glomérulonéphrite extra-capillaire).
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Le diagnostic est effectué sur la biopsie d’une escarre, ou lors de la réalisation d’un prélèvement cutané. On peut par ailleurs recourir à la culture par PCR.
Le bilan biologique standard objective un syndrome inflammatoire, une thrombopénie, et une augmentation des LDH. -
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L’évolution de cette infection est le plus souvent satisfaisante. Cependant des défaillances multiviscérales peuvent conduire au décès du patient dans 2 à 5 % des cas. Certains facteurs contribuent à majorer la gravité de l’infection : alcoolisme, diabète, déficit en G6PDH, retard de la prise en charge thérapeutique.
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08Point formation n°8
La prévention est fondamentale. Ainsi, en cas de possession d’un chien, il faut utiliser des colliers anti-tiques, et éviter de le promener dans des zones propices à une morsure par une tique. Le sujet doit régulièrement s’inspecter pour être certain de ne pas avoir une tique. En cas de découverte d’une tique, un retrait par un tire-tique est important. Si ce geste est effectué très rapidement après que la tique s’est fixée, le risque de transmission de la bactérie est quasiment nul.
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Le traitement curatif repose sur ’adminstration d’une tétracycline (doxycycline à raison de 200 mg par jour) durant sept jours.
Une alternative est possible avec le recours à la josamycine ou à d’autres macrolides. -
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Cette pathologie n’est pas à déclaration obligatoire. Cependant l’infection due à Rickettsia conorii peut, chez certains salariés, être considérée comme une maladie professionnelle indemnisable.
Références :
- Bessis D. Manifestations dermatologiques des maladies infectieuses, métaboliques et toxiques. Éd. Springer 2008.
- Eperon G, et al. Rickettsioses d’importation. Revue Médicale Suisse 2012;8:978-85.
- Rovery C, et al. Tiques : les vecteurs de nombreuses pathologies. Rev Prat Med Gen 2005;692(19):577-81.
Le Dr Pierre Francès déclare n’avoir aucun lien d’intérêts concernant les données présentées dans cet article.