FMC : 10 points clésGale de l’enfant
Le traitement devra s’adapter à l’âge et au poids des sujets.
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01Point formation n°1
La gale est une parasitose qui touche près de 300 millions de personnes dans le monde. Cette entité se rencontre fréquemment chez les enfants ayant moins de 2 ans qui sont contaminés le plus souvent au sein de collectivités.
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À l’origine de cette pathologie, le sarcopte femelle creuse dans la couche cornée une galerie, et pond ses oeufs. Le sujet est contaminé à la suite d’un contact (contamination interhumaine) ou par le biais de vêtements de sujets infectés.
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Cliniquement chez le nourrisson, les signes sont peu révélateurs : le prurit est parfois absent, ou prend le masque de l’insomnie nocturne ou d’une irritabilité. On note souvent des lésions excoriées, ou des papules au niveau du visage (localisation absente chez l’adulte) et du tronc. En parallèle, on peut observer des vésicules ou des papules excoriées au niveau de la face palmaire ou plantaire. Des nodules de quelques millimètres sont également visibles au niveau des plis axillaires. Les sillons peuvent être objectivées, mais rarement.
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L’aspect clinique chez l’enfant et l’adolescent s’apparente à celui de l’adulte :
– le prurit à prédominance nocturne. Les sillons et les vésicules perlées que l’on retrouve surtout au niveau des espaces interdigitaux ;
– les nodules scabieux que l’on observe au niveau des aisselles et des plis inguinaux. Ils sont ovoïdes, de couleur chair et sont parfois persistant malgré l’administration d’un traitement bien conduit ;
– le chancre scabieux qui se caractérise par des papules centrées au niveau des organes génitaux externes du garçon. -
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Des formes cliniques particulières peuvent être observées :
– la forme croûteuse ou norvégienne. Cette forme est très contagieuse. Une hyper-kératose associée parfois à une étythrodermie est observée le plus souvent au niveau des plantes et des paumes ;
– les formes associées à d’autres dermatoses (eczéma, psoriasis, dermatite atopique) ;
– des formes qui se caractérisent par des glomérulonéphrites ;
– des formes impétiginisées. -
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Le diagnostic peut être posé au décours de l’anamnèse (notion d’épidémie dans une crèche, à l’école ou au niveau du cercle familial). Néanmoins, chez le jeune enfant et le nourrisson, cette parasitose est souvent peu symptomatique, et la certitude diagnostique doit être apportée par la mise en évidence du parasite en raclant un sillon pour rechercher acariens et oeufs. On peut également utiliser le dermatoscope pour rechercher le parasite, qui prend l’aspect d’un triangle noir.
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Le traitement oral repose sur l’ivermectine à raison de 200 μg/kg en une prise à jeun, traitement qui doit être répété au bout de dix jours. Cette thérapeutique ne peut être administrée que chez les enfants de plus de 15 kg, et n’existe qu’en comprimés.
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08Point formation n°8
Plusieurs traitements locaux peuvent être administrés :
– la perméthrine (Topiscab) en crème qui doit être appliquée sur le corps, pendant huit heures au minimum. Ce traitement est administrable dès le deuxième mois à J0 et J8 ;
– le benzoate de benzyle (Ascabiol) est administré dès le premier mois, et s’applique sur le corps (excepté les muqueuses) en deux couches successives à dix minutes d’intervalle. Le sujet passe sous la douche pour se rincer au bout de vingt-quatre heures. Ce traitement est administré à J0, J7 et J14 ;
– l’esdépalléthrine (Spregal) est disponible sous forme d’aérosol et peut s’administrer dès le premier mois. On applique ce produit le soir sur le corps, et on rince au bout de douze heures. Trois administrations sont conseillées : J0, J7, et J15. Ce traitement est contre-indiqué chez l’enfant asthmatique. -
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À titre préventif, il est important de traiter l’entourage, qui peut être contaminé. On va également désinfecter la literie avec des acaricides. En parallèle, les vêtements devront être passés en machine à 60 °C. Pour les effets plus fragiles, on peut les entreposer dans des sacs-poubelle fermés durant soixante-douze heures.
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Enfin, il est important de recommander durant cette période initiale de traitement de ne pas fréquenter l’école ou la crèche. On peut demander à la famille d’avertir les collectivités fréquentées par l’enfant. Cela permet d’isoler d’autres cas suspects et évite l’extension de cette pathologie.
Références :
– Monsel G. Gale : répéter le traitement. La Rev Prat Med Gen 2016;30(968):671-3.
– Bayliss Mallory S, Bree A, Chern P. Dermatologie pédiatrique. Éd. Elsevier 2008.
– Bourrillon A. Pédiatrie. Éd. Elsevier Masson 2011.
Les Drs Francès et Sansiquier déclarent n’avoir aucun lien d’intérêts concernant les données présentées dans cet article.