FMC : 10 points clésTroubles anxieux
Du fait de leur impact sur la vie quotidienne, les troubles anxieux, même mineurs, ne doivent pas être négligés.
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01Point formation n°1
Les troubles anxieux sont constitués par un ensemble d’affections psychologiques caractérisées par une anxiété excessive et/ou persistante, un sentiment de peur, des inquiétudes et des comportements d’évitement. L’anxiété est une émotion courante, qui peut être vécue par tous dans certains contextes. En général, ce sentiment se dissipe assez rapidement. Cependant, parfois, cet état entraîne une souffrance subjective et permanente, qui impacte la qualité de vie au quotidien à divers niveaux (vie sociale, affective, professionnelle, etc.).
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Les troubles anxieux sont fréquents puisqu’on considère que sur la vie entière 21 % de la population générale y sera confrontée. Les femmes sont particulièrement touchées : 2 fois plus que les hommes.
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La Haute Autorité de santé (HAS) a répertorié six entités cliniques parmi les troubles anxieux : le trouble anxieux généralisé (TAG), le trouble panique avec ou sans agoraphobie, le trouble d’anxiété sociale, la phobie spécifique, le trouble obsessionnel compulsif (TOC), et l’état de stress post-traumatique. Le DSM-5 différencie les troubles anxieux (comprenant l’agoraphobie, le TAG, le mutisme sélectif, la phobie sociale, l’anxiété induite par un traitement médicamenteux ou par des drogues, les phobies, etc.) des TOC et autres troubles associés, et des troubles associés au stress et aux traumatismes.
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Ces différents syndromes se rejoignent dans le sens où ils entraînent des crises d’anxiété répétées, une tension permanente, et des comportements anormaux. C’est la cause de l’anxiété qui permet de les différencier et de poser le bon diagnostic : peur des situations sociales (anxiété sociale), peur intense spontanée (trouble panique), soucis incontrôlables (TAG), traumatisme, objet ou situation spécifique (phobie). Cette anxiété se manifeste par une sensation de malaise, d’agitation, d’impuissance face à ce « danger ». Ces syndromes sont marqués par une disproportion entre les causes de l’anxiété et les manifestations anxieuses avec leur retentissement.
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En revanche, si l’anxiété est passagère, et/ou liée à un événement, et n’a pas ou peu d’impact sur la vie quotidienne de la personne, on peut parler d’anxiété mineure.
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L’anxiété peut s’accompagner de troubles physiques tels que des sueurs, une accélération des rythmes cardiaque et respiratoire, des tremblements, une pâleur, des difficultés à avaler ou une sensation de boule dans la gorge, des troubles digestifs, des céphalées... Il peut s’y ajouter une tension motrice manifestée par une asthénie, une tension musculaire, une agitation, une surexcitation, ou une hypervigilance.
Pour établir le diagnostic, les symptômes doivent être présents au moins la moitié du temps sur six mois ou plus. -
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La prise en charge est la plupart du temps effectuée par le médecin traitant. Il effectuera un examen physique et recherchera la présence de comorbidités physiques, psychiatriques (état dépressif et risque suicidaire, syndrome psychotique…) et addictologiques. En cas de présence de telles comorbidités, l’avis d’un psychiatre pourra être utile.
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08Point formation n°8
Le traitement fait tout d’abord appel à des règles hygiénodiététiques : respect de la quantité de sommeil, équilibre alimentaire, pratique d’une activité physique, arrêt de l’alcool et du tabac, diminution de la consommation de café, pratique régulière d’exercices de relaxation et de respiration. Une écoute attentive et des conseils à court terme sont nécessaires. En cas d’insuffisance, une psychothérapie non structurée d’accompagnement, de soutien peut être proposée ; et éventuellement une thérapie cognitivocomportementale.
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Sur le plan médicamenteux, le traitement repose sur les antidépresseurs qui disposent d’une autorisation de mise sur le marché et peuvent constituer des solutions à long terme lorsque le trouble est intense et produit une gêne majeure. La durée du traitement est de six mois.
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Les benzodiazépines ont des effets anxiolytiques quasi immédiats, mais n’ont cependant pas d’effet thérapeutique à long terme, et leurs inconvénients ne peuvent être négligés : sédation, troubles mnésiques, risque de chutes et surtout problèmes de sevrage. Dans l’indication des manifestations psychosomatiques de l’anxiété, l’étifoxine (anxiolytique non benzodiazépinique) constitue une alternative.
Références :
- Levy F, et al. Troubles anxieux (hors TOC). Rev Prat Med Gen 2013;27(893):11-3.
Dr Marielle Ammouche : journaliste, egora.fr, Egora l'Hebdo-Panorama du médecin, Global Média Santé. Elle déclare n’avoir aucun lien d’intérêts concernant les données présentées dans cet article.