« En milieu scolaire, les problèmes liés aux allergies sont rares », précise le Dr Isabelle Bossé*, médecin allergologue à la Rochelle et, par ailleurs, présidente du Syndicat français des allergologues (Syfal). « Les allergies aux acariens, survenant chez les petits lorsqu’on utilise de vieux matelas pour la sieste, sont exceptionnelles et les risques liés aux peluches limités car les doudous sont en général ceux de l’enfant. Il arrive que l’on observe, chez des enfants très allergiques, des allergies aux poils de chats, car les allergènes, très légers et volatils peuvent se déposer sur les vêtements. Mais ceci est peu fréquent, car les quantités d’allergènes rencontrées sont très faibles ». Durant la période de pollinisation, au printemps, notamment à la campagne, certains enfants peuvent en revanche développer des rhino-conjonctivites allergiques en raison de la présence d’arbres dans la cour de récréation. Prévenir l’asthme d’effort L’asthme d’effort se rencontre en général, à partir de l’âge de 9-10 ans, le plus souvent au collège, et est plus fréquemment déclenché par des sports d’endurance comme la course, les séances d’échauffement, en particulier dans des conditions de froid sec, qui aggrave les phénomènes de bronchoconstriction. Cette manifestation sera prévenue par le traitement de la maladie asthmatique. Ou, lorsque l’asthme d’effort est isolé, par la prise de deux bouffées de salbutamol, 10 à 15 minutes avant la réalisation de l’exercice, qui seront répétées si besoin durant celui-ci. « Il est très important d’expliquer aux enfants que s’ils sont très essoufflés, il faut arrêter transitoirement leur effort et ne le reprendre que lorsqu’ils auront complètement récupéré leur respiration. Mais, l’asthme d’effort ne doit pas empêcher l’activité physique. Et, sauf, dans le cas des rares asthmes très sévères, les jeunes allergiques peuvent suivre toutes les séances de sport », insiste le Dr Bossé. « La natation n’est pas vraiment un sport asthmogène , et certains nageurs de haut niveau comme Mark Spitz étaient d’ailleurs asthmatiques », fait remarquer cet allergologue. Les allergies au chlore sont très rares. Mais, on peut rencontrer des irritations des voies respiratoires liées aux substances désinfectantes. « En réalité, les seules contre-indications à la fréquentation de la piscine concernent les très jeunes enfants allergiques. Certains, lorsqu’ils sortent de celle-ci les cheveux mouillés, attrapent froid, et parce que leur muqueuse respiratoire inflammée se défend moins bien contre les germes, peuvent multiplier les infections ORL ». Vérifier les PAI Chez les enfants avec une allergie alimentaire, « il faut que les Projet d’accueil individualisé (PAI) qui pourraient d’ailleurs évoluer prochainement, soient prêts en temps et en heure. En général, c’est le cas mais leur mise en place nécessite parfois plusieurs mois car nous nous heurtons au manque de médecins scolaires », regrette le Dr Bossé. La trousse d’urgence devra être, bien sûr, toujours disponible à proximité du jeune allergique. « Si les enfants, qui ne doivent pas être stigmatisés, sont bien suivis, bien pris en charge, il n’y a pas de quoi s’inquiéter », estime le Dr Bossé. « Mais, nous rencontrons toujours des petits problèmes », admet-elle. « Et certains maires continuent de refuser des enfants allergiques à la cantine, faisant remarquer que celle-ci à la différence de l’école n’est pas une obligation pour les municipalités mais un service pour les familles ».
Masques : un port également recommandé en cas d’allergie Les jeunes patients allergiques pourront aussi sans risque porter des masques, comme il est demandé à partir de l’âge de 11 ans. « En effet, les masques, même s’ils sont difficiles à supporter lorsqu’il fait chaud, notamment s’agissant des masques en tissu, et que les utilisateurs ont souvent l’impression de moins bien respirer avec, n’entravent pas la respiration et ne diminuent pas l’index de saturation en oxygène ainsi que l’ont démontré des études », explique le Dr Bossé. Le port des masques a d’ailleurs été recommandé par la Fédération française d’allergologie (FFAL), laquelle proposait même le 2 juin 2020 « de systématiser le port du masque à l’extérieur, en période de pics polliniques, pour lutter contre les allergies ». Le Pr Frédéric de Blay, président de la Fédération française d’allergologie allait jusqu’à déclarer « qu’à ’instar des pays asiatiques, le port du masque doit devenir une solution thérapeutique à envisager sur le long terme, y compris dans un monde sans Covid, pour se prémunir des maladies environnementales ». « Au printemps, certains patients avec une pollinose ont rapporté une amélioration après port du masque », reconnaît le Dr Bossé. Qu’en est-il malgré tout du risque d’allergies liés aux matériaux entrant dans la composition des masques ? « Quelques allergies au latex des élastiques des masques ont été rapportées », signale le Dr Bossé. « Mais, les masques chirurgicaux n’entraînent pas de risque allergique chez les enfants, car ils ne peuvent déterminer que des allergies de contact, qui n’existent qu’exceptionnellement chez eux. Pour les masques en tissu, rien n’a encore été décrit précisément ». *Le Dr Bossé déclare n’avoir aucun lien d’intérêt
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