Bodybuiling : le grand n’importe quoi parmi les modulateurs sélectifs du récepteur des androgènes vendus sur internet

01/12/2017 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme

Les stéroïdes anabolisants sont les médicaments les plus fréquemment utilisés pour améliorer l’apparence et les performances chez les hommes.

Les modulateurs sélectifs du récepteur des androgènes (SARM), c’est-à-dire des ligands qui se lient aux récepteurs des androgènes et ont des effets plus sélectifs sur certains tissus comme le muscle, sont proposés depuis quelques années pour améliorer ces performances. Différents modulateurs sélectifs, non stéroïdiens, utilisables par voie orale, sont en développement dans les pathologies avec perte musculaire mais aucun n’a reçu son autorisation de mise sur le marché. En réponse à une augmentation de l’utilisation de ces SARM obtenus sur Internet par des athlètes, des bodybuilders et des soldats américains, il a été décidé de mener une investigation systématique des produits disponibles afin d’en déterminer l’identité chimique et de connaître les quantités des ingrédients contenus dans les suppléments diététiques et les produits vendus comme SARM sur Internet et de comparer leur contenu avec des produits autorisés. 44 produits vendus comme SARM sur Internet ont été analysés. Seuls 23 (52 %) contenaient un ou plusieurs SARM (Ostarine, LGD-4033 ou Andarine). 17 autres (39 %) contenaient, en plus, un autre médicament non autorisé comme un sécrétagogue de l’hormone de croissance, ibutamoren, un agoniste du PPAR γ GW501516, ou encore un agoniste de Rev-ErbA SR9009. Sur les 24 produits testés, aucun composé actif n’était détecté dans 4 (9 %) et des substances non listées dans l’étiquetage étaient contenues dans 11 (25 %). Dans seulement 18 des 44 produits (41 %), la quantité de produit actif dans le produit acheté correspondait à ce qui était indiqué sur l’étiquette. La quantité de composés listés sur l’étiquette était différente de celle trouvée par l’analyse dans 26 des 44 produits (59 %). En conclusion, dans cette investigation avec analyse chimique de 44 produits vendus en tant que SARM sur Internet, la plupart contiennent des médicaments et des substances non autorisés. Seuls 52 % ont des SARM et beaucoup ne sont pas étiquetés correctement.

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Michel Lemariey-Barraud

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La vraie question est de savoir si on veut assurer correctement les usagers, ou asservir durablement les médecins. La CNAM, organi... Lire plus

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