Le Pr Laurent Guilleminault (CHU Toulouse) rappelle que « souvent la toux est le premier symptôme de la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), fréquent, attendu et donc banalisé. Le patient la néglige, la trouve normale. Fumer entraine une toux et finalement, on ne s’en occupe plus trop ».
Il estime que la définition de la toux chronique est floue et précise que si la toux est un symptôme, la toux chronique est une pathologie. La définition consensuelle, inscrite dans les recommandations internationales (et bientôt nationales, en cours de rédaction) est une toux qui dure depuis au moins 8 semaines. Le terme de bronchite chronique prévalait depuis très longtemps. La définition de « toux productive 3 mois par an pendant au moins 2 ans » était empirique et le terme de toux chronique semble plus approprié.
La bronchite chronique est fréquente dans la population générale. Elle passe de 14 à 74% chez les patients BPCO souligne le Dr Guillemault. Elle est présente chez 42 % des fumeurs actifs, 26 % chez les ex-fumeurs et chez 22% des non fumeurs. La recherche de co-morbidités
Le Pr Guillemimault indique que « 5 % des personnes BPCO qui toussent ont une toux chronique non productive et 20 % une toux productive ». Comme attendu, la qualité de vie est dégradée en cas de toux chronique.
« On est en général attentif à la dyspnée chez les patients BPCO, et il faut également être vigilant à la présence d’une toux chronique. On enregistre plus de consultation chez le médecin traitant, avec davantage de signes cliniques, de dyspnée, de sifflements, des altérations du VEMS » explique le Pr Guilleminault. Selon lui, la toux chronique augmente le risque d’exacerbation chez les BPCO notamment en cas de BPCO légère.
Il est donc important de rechercher également des comorbidités, une dilatation des bronches, un asthme, un reflux gastro-œsophagien, une atteinte rhino-sinusienne, ainsi qu’une prise de médicaments tussigènes. Il propose d’évaluer la toux par une échelle analogique comme celle pour la douleur allant de 0 à 10. Pas de traitement spécifique
Les données sont plutôt pauvres concernant les traitements spécifiques de la toux chronique dans la BPCO. Des études portant sur des molécules telles que le formoterol, l’indacatérol, le tiotropium, l’aclidinium ne sont pas très robustes. De même que pour la corticothérapie inhalée. L’utilisation de l’azithromycine pour les patients qui ont des exacerbations itératives doit être discutée en fonction de la balance bénéfice/risque. Actuellement, il n’y a pas de molécules pour soulager la toux chronique.
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