Cancer prostatique métastatique : la survie fortement améliorée avec une combinaison de 3 traitements connus
Ce large essai européen coordonné par Unicancer met, en effet, en évidence que la combinaison de trois thérapies déjà largement utilisées dans ce cancer apporte un bénéfice important en termes de survie sans progression et de survie globale.
Jusqu’au milieu des années 2010, le traitement du cancer de la prostate à ce stade avancé reposait sur l’hormonothérapie traditionnelle, avec une espérance de vie qui n’excédait pas 3 ans. Puis en 2015, on y a ajouté une chimiothérapie (le docétaxel). En 2017, l’abiratérone, un agent hormonal de nouvelle génération a aussi montré un bénéfice, en association à l’hormonothérapie classique. D’autres hormonothérapies et la radiothérapie ont aussi montré un intérêt.
Dans ce contexte, l’étude Peace-1 visait à analyser l’intérêt de combiner trois traitements en première ligne de traitement.
« Peace-1 est le premier essai à établir qu'un traitement par « triplette » doit être proposé à ces hommes, en particulier à ceux atteints de cancers les plus agressifs (ceux à métastases multiples), explique le Pr Fizazi. De plus, les effets secondaires supplémentaires avec la trithérapie étaient pour la plupart légers, avec très peu d'effets secondaires graves. »
Au total, près de 1.200 patients ont été inclus dans cet essai. Ils ont été randomisés pour recevoir soit le traitement standard seul (hormono-chimiothérapie dans la majorité des cas), soit complété par l’abiratérone ou la radiothérapie de la prostate.
Les résultats présentés à l’ESMO concernent l’ajout de l’abiratérone. Ils montrent que cette triple combinaison permet une augmentation de la survie sans progression de 2,5 années en médiane (4,5 contre 2 ans), soit une « prolongation très importante », souligne le Pr Fizazi. En outre, cette stratégie permet de réduire le risque de décès de 25%, avec une survie globale accrue de 18 mois (5 ans contre 3,5 dans le groupe contrôle) pour le groupe de patients avec une forte charge tumorale. Cette augmentation de la survie globale est observée alors même que 84% des patients du groupe contrôle ont reçu de l’abiratèrone (ou un médicament équivalent) comme traitement de rattrapage après progression de la maladie, renforçant la stratégie d’utilisation de l’abiratèrone dès le début du traitement. Et cela se faisant au prix d’effets secondaires acceptables dans la grande majorité des cas. « Ces résultats devraient entraîner un changement des pratiques et permettre à beaucoup d’hommes de vivre plus longtemps », commente l’expert.
Le cancer prostatique métastatique pourrait concerner 3000 à 5000 nouveaux cas en France chaque année (pas de données nationales précises dans ce domaine), 10% de l’ensemble des cancers prostatiques.
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