En 2023, il y a aura 433 136 nouveaux cas de cancer, toutes localisations confondues, selon les dernières données qui viennent d’être publiées par l’Institut national du cancer (INCa). Les cancers les plus fréquents restent, chez l’homme, les cancers de la prostate (59 885 cas), du poumon (33 438 cas) et du colon-rectum (26 212 cas) ; et chez la femme, les cancers du sein (61 214 cas), du colon-rectum (21 370 cas) et du poumon (19 339 cas). L’âge médian au diagnostic est de 68 ans chez la femme et 70 ans chez l’homme, précise l’INCa dans un communiqué accompagnant la parution du rapport "Panorama des cancers en France". L’ensemble de ces nouvelles données sont le fruit d’un travail collaboratif entre l’INCa, Santé publique France (SPF), le réseau Francim des registres des cancers et les Hospices civils de Lyon. Elles font aussi l’objet d’une publication dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) du 4 juillet. Evolution depuis 30 ans Lorsque l’on regarde l’évolution des cancers sur 30 ans, on constate un doublement des nouveaux cas, avec, plus précisément, une augmentation de 98% des cancers chez l’homme et de 104% chez la femme, toutes localisations confondues. Dans cette population féminine, l’incidence était en hausse continue de 0,9% par an en moyenne. Le nombre de nouveaux cas est passé de 91 840 à 187 256 entre 1990 et 2023. Chez les hommes, le nombre de nouveaux cancers est passé de 124 290 à 245 610 sur cette période. L’incidence a globalement moins augmenté que chez les femmes ; et même, si on exclut le cancer de la prostate, elle est restée stable (-0,1% par an) au cours de la période. Tous cancers compris, dans cette population masculine, on constate une augmentation jusqu’en 2005, mais suivie d’une diminution et ensuite d’une stabilisation de l’incidence depuis 2012. Globalement, cette tendance à la hausse sur les dernières décennies est à mettre en lien avec des facteurs socio-démographiques - augmentation et vieillissement de la population - qui expliquent 78% de l’augmentation du nombre de cas de cancers chez l’homme, mais seulement 57% chez la femme, ainsi qu’un meilleur diagnostic. S’y ajoutent les facteurs de risque de cancers. Ces comportements à risque apparaissent bien plus marqués chez la femme que chez l’homme, et expliquent près de la moitié (47%) des nouveaux cas dans la population féminine, contre 20% chez les hommes. Evolutions préoccupante pour le poumon chez la femme et le mélanome chez l’homme L’évolution, depuis 1990, a été favorable pour certaines localisations comme les cancers lèvres-bouche-pharynx (-2,6% par an), de l’œsophage (-2,7% par an), de l’estomac (-2,2% par an), chez l’homme ; et ceux du col de l’utérus (-1,4% par an), et de l’ovaire (-1,1% par an) chez la femme. En revanche, les évolutions les plus préoccupantes sont constatées pour le cancer du poumon chez la femme (+4,3% par an), le mélanome cutané chez l’homme (+3,5%), ainsi que pour les cancers du pancréas et du foie chez les 2 sexes. Les auteurs de l’article publié dans le BEH soulignent, en outre, les évolutions récentes de deux cancers : celui de la prostate, avec depuis 2015 une nouvelle augmentation de son incidence, et celui de la thyroïde, avec depuis 2014 une diminution. Même si, dans les 2 cas, les données récentes, depuis 2018, sont insuffisantes pour établir des projections plus récentes fiables. Prévention et dépistage "Pour lutter contre l’augmentation de l’incidence des cancers chez la femme et favoriser leur diminution chez l’homme, les stratégies préventives doivent être renforcées parmi les populations et classes d’âge à risque élevé", concluent les auteurs. Il s’agit, en particulier de cibler les causes évitables (obésité, sédentarité, tabagisme, infection à HPV, expositions aux ultraviolets). "Des études étiologiques doivent également être mises en œuvre, afin de comprendre et d'identifier les causes encore inexpliquées des tendances à la hausse". L’INCa insiste, par ailleurs, sur la nécessité de renforcer les mesures de prévention et en particulier les dépistages organisés. En effet, moins d’une femme sur deux (47,7%) a participé au dépistage du cancer du sein sur la période 2021-2022 ; et 58,8% pour le dépistage du cancer du col de l’utérus (période 2018-2020). Et pour le dépistage du cancer colorectal, c’est encore pire, avec un taux de participation de 34,3% (2021-2022). Pour le cancer du poumon, un cancer de mauvais pronostic, et qui enregistre une forte augmentation chez la femme, l’INCa travaille actuellement à la mise en place d’un programme pilote de dépistage du cancer broncho-pulmonaire chez les fumeurs et anciens fumeurs. Place aux nouvelles thérapies Enfin un dernier volet du rapport concerne les soins. La chirurgie reste le premier traitement des cancers, avec 419 050 patients qui en ont bénéficié en 2023. Cependant, le recours aux nouveaux traitements progresse. Ainsi, en 2021, 62 633 patients ont été traités par inhibiteurs de points de contrôle (+21% par rapport à 2020) et 505 par cellules CAR-T (+36% par rapport à 2020).
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