De nombreuses données s’accumulent pour indiquer qu’une prise en charge plus conservatrice est indiquée en cas de carcinome thyroïdien papillaire de petite taille, en particulier en cas de micro-carcinome papillaire (diamètre maximal <1 cm). Généralement, ces patients avec micro-carcinome papillaire ont un pronostic excellent et une évolution qui ne pose aucun problème.
Récemment, une approche de surveillance active a été proposée comme solution alternative chez les patients ayant un micro-carcinome papillaire, particulièrement chez ceux qui n’avaient pas d’élément péjoratif (invasion, métastase ou caractéristiques cytologiques ou moléculaires agressives). Il est maintenant considéré par beaucoup comme possible de surveiller ces carcinomes papillaires à bas risque par des échographies cervicales régulières et un examen physique et de ne proposer une chirurgie que chez les patients dont la maladie progresse. Cette surveillance active permet une évolution oncologique favorable en comparaison de la chirurgie immédiate puisque dans certaines études, seuls 15 % de ces patients ont une chirurgie décidée dans un second temps du fait de l’évolution défavorable. On ne dispose pas actuellement de données sur les différences en termes d’évolution clinique à long terme entre ceux qui ont eu une chirurgie immédiate et ceux qui ont eu une surveillance active avec chirurgie secondaire. Ceci a donc poussé une équipe sud-coréenne à analyser dans une étude de cohorte si les caractéristiques des lésions opérées (témoignant de leur sévérité potentielle) était différente selon que la chirurgie avait été effectuée dans les 6 mois après le diagnostic, 6 à 12 mois après le diagnostic ou plus de 12 mois après le diagnostic. 2 863 patients ont été assignés à l’un des 3 groupes. Leur âge moyen était de 50 ans, 81 % étaient des femmes et 66 % ont eu une lobectomie. La taille moyenne de la lésion à l’échographie initiale était de 0.63 cm. Il n’y avait pas de différence significative en termes de caractéristiques clinico-pathologiques entre les groupes après appariement pour les facteurs de risque individuels. La comparaison de la stratification du risque dynamique n’a pas montré de différence significative en fonction du délai opératoire (p = 0.07). Au cours d’un suivi médian de 4.1 années, il n’y a pas eu de différence significative en termes de développement d’une maladie persistante ou récidivante (p = 0.34) et en termes de survie sans maladie (p = 0.25) entre les 3 groupes. En conclusion, dans cette étude portant sur des patients ayant un micro-carcinome papillaire, une chirurgie retardée n’est pas associée à un risque supérieur de maladie récidivante ou persistante en comparaison d’une chirurgie immédiate. Il semble donc bien qu’un traitement chirurgical puisse être retardé chez les patients ayant un carcinome papillaire de la thyroïde à condition de suivre régulièrement par échographie et cliniquement ces patients.
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