Quels sont les effets respectifs, sur les plans cardiaque et rénal, d’une perte de poids obtenue par by-pass gastrique chez les diabétiques de type 2 ? Pour répondre à cette question, une équipe suédoise a analysé les complications rénales et cardiovasculaires après bypass gastrique chez des diabétiques obèses. Ils ont pour cela mis en relation les données obtenues par le registre national du diabète et par le registre scandinave de la chirurgie de l’obésité et 4 bases de données nationales comportant des informations sur les variables socio-économiques, les traitements médicamenteux, les hospitalisations et les causes de décès. Ils ont apparié 5 321 sujets ayant un diabète de type 2 qui avaient eu un bypass gastrique Roux-en-Y avec 5 321 sujets qui n’en avaient pas eu. Au cours des premières années suivant la chirurgie, une petite réduction de la créatininémie et de l’albuminurie a été observée alors que le taux de filtration glomérulaire est resté stable dans le groupe traité par chirurgie bariatrique. Le taux d’incidence de la plupart des paramètres en rapport avec la fonction rénale, les maladies cardiovasculaires et la mortalité était inférieur après chirurgie bariatrique en comparaison des témoins et cela tout particulièrement pour l’insuffisance cardiaque (hazard ratio = 0.33 ; IC 95 % = 0.24 – 0.46) et la mortalité cardiovasculaire (HR = 0.36 ; 0.22 – 0.58). Après chirurgie bariatrique, le risque de pathologie rénale sévère ou de réduction de moitié de la filtration glomérulaire était de 0.56 (0.44 – 0.71) alors que le risque cardiovasculaire non fatal était moins abaissé (HR = 0.82 ; 0.70 – 0.97). Les risques étaient généralement inférieurs après by-pass gastrique dans toutes les catégories d’insuffisance rénale, en particulier chez les sujets dont le taux de filtration glomérulaire est < 30 ml/min/1.73 m2. Ces données suggèrent donc des bénéfices robustes pour les paramètres rénaux, l’insuffisance cardiaque et la mortalité cardiovasculaire après bypass gastrique chez les diabétiques de type 2 obèses. Elles suggèrent qu’une perte de poids importante s’accompagne de bénéfices importants, particulièrement sur le plan cardiaque et rénal avec notamment un ralentissement de l’évolution vers l’insuffisance rénale terminale et cela quel que soit le statut rénal initial.
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