Les recommandations pour le diabète prennent en compte des facteurs spécifiques, comme la durée du diabète et l’espérance de vie, afin d’individualiser le traitement chez les sujets âgés. Ces objectifs glycémiques individualisés permettent de décider s’il faut intensifier ou au contraire alléger les traitements du diabète. Cependant, on ne sait pas comment les sujets âgés diabétiques perçoivent ces facteurs servant à individualiser les objectifs glycémiques. Afin de mieux le comprendre, une équipe américaine de Johns Hopkins a mené une enquête nationale transversale entre décembre 2018 et janvier 2019 sur un échantillon représentatif national. Un total de 1 364 sujets de plus de 65 ans, qui avaient un diabète de type 2, ont été invités à participer à l’enquête ; 836, soit 61.3 % ont répondu et 818, soit 60 % ont complété l’enquête. L’étude a randomisé les participants pour qu’ils analysent deux cas cliniques, l’un dans lequel il était nécessaire d’augmenter le traitement du diabète et l’autre où, au contraire, il convenait d’alléger le traitement du diabète. Les participants avaient à classer l’importance de 7 facteurs (la durée du diabète, les complications du diabète, d’autres considérations concernant la santé, l’espérance de vie, le risque d’effets secondaires, le coût et la difficulté du traitement dans ces décisions thérapeutiques). Les 818 participants, d’âge moyen 74 ± 6.8 ans, dont 53 % étaient des hommes, ont répondu à l’enquête. 410 participants ont répondu aux questions concernant le cas clinique où il fallait renforcer le traitement alors que 408 ont répondu aux questions concernant le cas où il fallait diminuer l’intensité du traitement. Sur les 7 facteurs considérés pour renforcer le traitement du diabète le nombre qui considérait chaque facteur important allait de 197, soit 45.6 %, à 263, soit 62.8 %. En revanche, ces mêmes facteurs étaient considérés importants par seulement 29, soit 8.4 % à 146, soit 37.7 % des participants qui devaient alléger le traitement du diabète. Dans les deux décisions, les participants percevaient le risque d’effets secondaires comme le facteur le plus important (importance relative de 22.8 pour renforcer le traitement et de 25 pour alléger le traitement sur une échelle allant de 0 à 100, 0 indiquant une indifférence complète et 100 une priorité complète. En comparaison des recommandations actuelles, la plupart des participants pensent que les patients ayant une durée de diabète supérieure (60.1 %), plus de complications (75.6 %) et un nombre supérieur de problèmes de santé (67.5 %) devraient renforcer leur traitement. En conclusion, beaucoup de sujets âgés ne considèrent pas comme étant très importants des facteurs considérés comme tels par les recommandations dans le but d’individualiser le traitement du diabète, particulièrement lorsqu’il faut l’alléger. De plus, lorsqu’il faut renforcer le traitement, beaucoup de sujets âgés interprètent plusieurs facteurs à l’opposé de ce qui est indiqué dans les recommandations. Une prise en charge individualisée du diabète chez les sujets âgés nécessite donc d’améliorer la communication sur les bénéfices et les conséquences des modifications du traitement.
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