« Pendant le confinement, la charge mentale des femmes a explosé » estime ainsi « Agir pour le cœur des femmes » dans un communiqué. Charge de travail, gestion des enfants et des taches domestiques, se sont accumulées, sources d’anxiété et de stress. Et avec le déconfinement, d’autres angoisses apparaissent : peur des interactions sociales, risque de perte d’emploi, règles scolaires et professionnelles hétérogènes et contraignantes, vacances incertaines, pays mis KO… « Cette charge mentale excessive et ce stress durable ont des conséquences majeures sur la santé et tout particulièrement sur la santé cardiovasculaire des femmes » affirme le nouveau fonds de dotation. Elle a des conséquences sur l’hygiène de vie en provocant insomnie, tabagisme, mauvaise alimentation, excès d’alcool, sédentarité, prise de poids…, et constitue un facteur de risque important qui peut provoquer des accidents cardiovasculaires immédiats.
Le stress, facteur de risque a part entière Le stress est en effet un facteur de risque important, en particulier chez les femmes. « Elles ont de nombreux récepteurs aux hormones du stress », explique le Pr Claire Mounier-Vehier (CHU de Lille) cofondatrice du fonds de dotation. « En cette période exceptionnelle, générant de fortes incertitudes, une recrudescence d‘accidents cardiovasculaires est à craindre chez les femmes tant elles sont préoccupées par la gestion des conséquences de l’urgence sanitaire, alerte la spécialiste. Elles risquent d’être dans le déni des symptômes d’alerte cardiovasculaires, parfois atypiques chez elles. Elles ne vont pas gérer leur propre urgence et vont consulter ou appeler le 15 trop tard, ce qui peut entraîner des conséquences parfois fatales. » Pourtant l’impact du stress sur le risque cardiovasculaire est bien établi. « L’ensemble des contraintes auxquelles nous sommes confrontés en ce moment génère...
un stress chronique, il induit l’activation du système nerveux sympathique et stimule la sécrétion du cortisol, une hormone qui fatigue le système immunitaire et rend les organes plus fragiles. Celui-ci est l’un des tout premiers facteurs de risque cardio-vasculaire chez les femmes, avec le tabac » détaille le Pr Mounier-Vehier. Une association originale, de nombreux projets C’est pourquoi le Pr Claire Mounier-Vehier et Thierry Drilhon ont décidé d’associer leurs expertises scientifiques, médicales, économiques et sociales en créant le fonds de dotation « Agir pour le cœur des femmesWomen’s Cardiovascular Healthcare Foundation ». Pour Claire Mounier-Vehier, « les maladies cardiovasculaires chez les femmes sont une véritable urgence épidémiologique. Les femmes se croient protégées jusqu’à la ménopause, ne se sentent pas concernées, ne connaissent pas les symptômes atypiques… De leur côté, les professionnels de santé doivent renforcer leur attention ». L’engagement de Thierry Drilhon, Dirigeant d’Entreprise et Président de la Chambre de Commerce Franco-Britannique, symbolise la volonté du Fonds de dotation d’impliquer les acteurs de la vie économique dans son combat sociétal. « Créer ensemble de l’intelligence collective, créer un écosystème d’acteurs mobilisés et informés pour une prévention offensive et concrète de terrain doit nous permettre de sauver la vie de 10 000 femmes à cinq ans, expose Thierry Drilhon. »
Les actions prioritaires du Fonds seront l’expérimentation d’une consultation de dépistage des facteurs de risque cardiovasculaire de la femme à 50 ans auprès de 1 000 femmes pendant 3 ans et en évaluer l’impact ; le développement de parcours de soins pour une prise en charge des femmes associant cardiologues, gynécologues, obstétriciens, médecins généralistes, pharmaciens et professionnels paramédicaux ; des projets de recherche dédiés ; l’intégration de modules spécifiques aux maladies cardiovasculaires des femmes dans les programmes de formation des professionnels de santé ; des campagnes de communication multicanaux ; des conférences d’information et de prévention.
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