Risque cardiovasculaire : une prévention primaire précoce prouve son efficacité
Réalisée à partir des données de près de 400 000 personnes issues de 38 cohortes provenant de 19 pays d’Europe, d’Australie et d’Amérique du Nord, cette étude visait à analyser les liens entre taux de cholestérol non HDL à différents âges, et événements cardiovasculaires, le critère principal regroupant la survenue d’une maladie coronarienne ou d’un accident vasculaire cérébral ischémique. Le suivi a été particulièrement long, jusqu’à plus de 43 ans, avec une médiane de 13,5 ans. Au cours de cette période, 54 542 événements ont été recensés.
Les analyses ont tout d’abord confirmé que la fréquence de survenue des événements cardiaques augmentait progressivement avec le taux de cholestérol non HDL, de 7,7% pour un cholestérol non HDL <2,6 mmol / L à 33,7% pour les adultes ≥ 5,7 mmol.
L’étude montre, en outre, que ce surrisque est plus prononcé chez les patients jeunes (moins de 45 ans) comparativement à ceux de 60 ans. Ainsi, les femmes de moins de 45 ans avec un niveau de cholestérol non-HDL un peu élevé (entre 1,45 et 1,85 g/L) et présentant au moins deux facteurs de risques de maladies cardiovasculaires (tels que l'obésité, le diabète, l'hypertension ou le tabagisme) avaient une probabilité de 16% d'accident cardiovasculaire avant l'âge de 75 ans. Alors que chez les femmes de 60 ans ou plus avec le même profil, le risque n'était que de 12%. Chez les hommes présentant les mêmes caractéristiques, les probabilités étaient de 29% et de 21%.
Les auteurs mettent, par ailleurs en évidence qu’une intervention visant à faire baisser ce taux de cholestérol est bénéfique. Ainsi une réduction de 50% des concentrations de cholestérol non HDL était associée à une réduction du risque de maladie cardiovasculaire à 75 ans et cette réduction du risque était d'autant plus grande que les concentrations de cholestérol étaient réduites plus tôt.
Pour le Pr Leeson (Université d’Oxford), qui commentait ces résultats sur le site Science Media Centre, "ce qui a été démontré pour la première fois dans cet article, c'est que le fait d'avoir un taux de cholestérol élevé lorsque vous avez moins de 45 ans augmente de manière disproportionnée votre risque d'avoir un problème au cours de votre vie. Cela suggère que ce n'est pas seulement le niveau de cholestérol mais la durée d’exposition à un cholestérol élevé qui est à risque".
Le Pr Sir Nilesh Samani (directeur médical de la British Heart Foundation) ajoute : "Cette vaste étude souligne à nouveau l’importance du cholestérol en tant que facteur de risque majeur des crises cardiaques et des accidents vasculaires cérébraux. Cela montre également que, pour certaines personnes, prendre des mesures beaucoup plus tôt pour réduire le cholestérol, par exemple en prenant des statines, peut avoir un avantage substantiel sur la réduction du risque de ces maladies tout au long de la vie."
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