C’est une pro-drogue qui est activée dans le foie en bempédoyl-CoA capable d’inhiber l’ATP-citrate lyase, une enzyme située en amont de l’HMG CoA-réductase, la cible des statines dans la biosynthèse du cholestérol. L’acide bempédoïque et les statines inhibent toutes les deux la synthèse du cholestérol dans le foie mais l’acide bempédoïque n’est pas activé dans le muscle. Des essais cliniques antérieurs ont démontré que l’acide bempédoïque administré seul ou en conjonction à l’ézétimibe ou à des statines diminuait de manière significative le LDL cholestérol et avait un profil de tolérance similaire au placebo. Cette fois-ci, ce sont les résultats d’une étude de phase 3, randomisée, en double insu versus placebo, qui sont rapportés : elle a été menée dans 91 sites d’Amérique du Nord et d’Europe entre 2016 et 2018, a inclus 779 patients ayant une pathologie cardiovasculaire athéroscléreuse ou une hypercholestérolémie familiale hétérozygote ou les deux et dont le LDL cholestérol était > 1.8 mmol/l, soit 0.7 g/l, alors qu’ils recevaient une dose maximale tolérée de statines. Les patients ont reçu soit l’acide bempédoïque à la dose de 180 mg, soit du placebo. L’âge moyen était de 64.4 ans et 36 % étaient des femmes. 95 % des 779 patients randomisés ont fini l’étude. Au début de l’étude, le LDL cholestérol moyen était de 1.2 ± 0.3 g/l. Sous acide bempédoïque, à la 12ème semaine, le LDL cholestérol a baissé significativement plus que sous placebo (-15.1 % vs 2.4 %, soit une différence de -17.4 %, IC 95 % = -21 à -13.9 %, p < 0.001). Une réduction significative sous acide bempédoïque en comparaison du placebo a aussi été observée à la 12ème semaine pour le cholestérol non HDL (-10.8 % vs 2.3 % ; différence -13 % ; -16.3 à -9.8 %, p < 0.001), pour le cholestérol total (-9.9 % vs 1.3 % ; différence -11.2 % ; -13.6 à -8.8 %, p < 0.001). Il en était de même pour l’apoB et la CRP ultra-sensible. Les effets secondaires les plus fréquents étaient les pharyngites (5.2 % sous acide bempédoïque vs 5.2% sous placebo), les infections urinaires (5 % vs 1.9 %) et l’hyperuricémie (4.2 % vs 1.9 %). En conclusion, chez les patients à haut risque cardiovasculaire qui reçoivent une dose de statine maximale tolérée, l’adjonction d’acide bempédoïque, en comparaison du placebo, permet une réduction significative du LDL cholestérol après 12 semaines. Reste maintenant à savoir la durabilité de cet effet et les effets cliniques ainsi que la sécurité à long terme.
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