Contrôle du LDL cholestérol chez les sujets à haut et très haut risque cardiovasculaire : de nombreux trous dans la raquette

01/08/2023 Par Pr Philippe Chanson
Cardio-vasculaire HTA Endocrinologie-Métabolisme
Les données européennes d’avant 2019 suggèrent que la monothérapie par statine est l’approche la plus utilisée pour prendre en charge la dyslipidémie et prévenir les événements cardiovasculaires.

Pour autant, seuls 1/5ème des sujets à haut risque et à très haut risque atteignent les cibles de LDL cholestérol recommandées par la Société européenne de cardiologie et la Société européenne d’athérosclérose. Afin de savoir si ces chiffres avaient évolué au cours du temps, les données de l’étude SANTORINI ont été analysées. Cette étude est une étude prospective d’observation qui a documenté, entre 2020 et 2021, l’utilisation des hypolipémiants chez les patients de plus de 18 ans ayant un risque cardiovasculaire élevé ou très élevé. L’étude a été faite en soins primaires et en soins secondaires dans 14 pays d’Europe. Sur 9 602 patients inclus, 9 044 ayant des données complètes ont pu être retenus. L’âge moyen était de 65.3 ± 10.9 ans et 72.6% étaient des hommes. Les médecins indiquaient qu’ils utilisaient les recommandations de 2019 de l’ESC/EAS pour classer le risque cardiovasculaire pour 52 % des patients, globalement, mais pour 29.2 % des patients à haut risque et pour 70.8% des patients à très haut risque. Toutefois, lorsque le risque cardiovasculaire était réévalué de manière centrale en fonction des recommandations 2019 de l’ESC/EAS, seuls 6.5 % des sujets à haut risque (308/4 706) et 91 % (4 284/4 706) des sujets à très haut risque les obtenaient. Globalement 21.8 % des patients n’avaient pas de bilan lipidique documenté, 54.2 % recevaient une monothérapie et 24 % recevaient une combinaison de statine et d’ézétimibe. Le LDL cholestérol moyen était de 2.1 (intervalle interquartile = 1.6 – 3) mmol/l, soit 0.872 g/l (0.6 – 1.17), 20.1 % des patients obtenant des objectifs de LDL cholestérol basé sur le risque selon les recommandations 2019 ESC/EAS. En conclusion, au moment de l’inclusion dans l’étude, 80 % des sujets à haut risque et à très haut risque n’atteignent pas les cibles recommandées par l’ESC/EAS en 2019. Les facteurs contributifs pourraient être la sous-estimation du risque cardiovasculaire et la sous-utilisation des traitements combinés. Des efforts complémentaires sont donc indispensables pour obtenir les objectifs de LDL cholestérol recommandés par les sociétés savantes.

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