Une équipe internationale a donc voulu étudier les relations entre les signatures métaboliques maternelles, la croissance abdominale pendant la vie fœtale et, ultérieurement, la croissance, l’adiposité et le neuro-développement de l’enfant. Il s’agissait d’une étude d’observation internationale, prospective, l’étude INTERBIO- 21st conduite dans des maternités au Brésil, au Kenya, au Pakistan, en Afrique du Sud et en Thaïlande ainsi qu’à Oxford, au Royaume-Uni. Les femmes âgées de 18 ans ayant un IMC < 35 kg/m2, une conception naturelle et une grossesse unique ont eu une prise en charge anténatale, avant la 14ème semaine de grossesse. Des échographies étaient réalisées toutes le 5 semaines jusqu’à la naissance afin de mesurer la croissance fœtale, le flux sanguin foeto-placentaire et des modèles ont été utilisés pour construire des trajectoires de croissance de la circonférence abdominale, puis la croissance des enfants et leur développement ont été suivis entre la naissance et l’âge de 2 ans. Entre 2012 et 2019, 3598 femmes enceintes et leurs enfants ont été suivis. Quatre trajectoires de croissance de la circonférence abdominale fœtale ont été identifiées, marquées par une accélération ou une décélération au cours d’une fenêtre d’âge gestationnel cruciale de 20 à 25 semaines. 1er profil : croissance s’affaiblissant, 2e profil : accélération précoce de la croissance, 3e profil : accélération tardive de la croissance et 4e profil : suivi médian de la croissance. Ces 4 phénotypes distincts avaient des flux sanguins foeto-placentaires assez proches mais des évolutions de la croissance, de l’adiposité, de la vision et du neuro-développement différents au cours des deux premières années de vie. Les métabolites maternels sanguins étudiés ont montré que 709 métabolites maternels avaient un effet positif pour le 1er phénotype de croissance (croissance s’affaiblissant), et 54 pour le 2e phénotype de croissance avec accélération précoce ; à l’inverse, 31 avaient un effet négatif sur le 1er phénotype de croissance s’affaiblissant et 76 pour le 2e phénotype de croissance d’accélération précoce. En cas de phénotype de croissance s’affaiblissant, les métabolites associés étaient 1 fois et demie plus élevés, suggérant une augmentation des voies métaboliques en cas de croissance fœtale altérée. Les métabolites avaient une relation réciproque avec le phénotype de croissance accélérée précoce avec une diminution des métabolites statistiquement significatifs, suggérant une diminution des métabolites en cas d’accélération de la croissance fœtale. Les métabolites maternels composant ces signatures étaient l’acide 5-hydroxy-eicosatetraenoïque et les 11-phosphatidylcholines liés aux oxylipines ou aux chaînes latérales des acides gras saturés. Le fongicide chlorothalonil était très abondant dans le phénotype d’accélération précoce de la croissance. En conclusion, selon cette étude, la biologie lipidique de début de grossesse associée aux trajectoires de croissance abdominale fœtale semblent constituer un bon indicateur des types de croissance, d’adiposité et de neuro-développement jusqu’à l’âge de 2 ans. Ceci pourrait permettre d’identifier de manière précoce les enfants à risque d’obésité ultérieure.
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