Généralement, les fumeurs ont un poids corporel inférieur aux non-fumeurs et tendent à prendre du poids lorsqu’ils s’arrêtent de fumer. Cependant, les fumeurs actifs, qui fument plus, tendent à prendre plus de poids que les fumeurs modérés. Un lien entre l’obésité et le tabagisme pourrait donc avoir des implications sur le contrôle du poids corporel et les stratégies de prévention du tabagisme ainsi que dans la prévention des maladies liées à l’obésité et au tabagisme. L’influence de l’obésité sur le tabagisme est difficile à évaluer dans les études d’observation traditionnelle, ce qui a donc conduit à faire cette analyse de randomisation mendélienne afin de déterminer si l’analyse de la masse corporelle, le pourcentage de masse grasse et le tour de taille influençaient le statut tabagique et son importance. Les analyses de randomisation mendélienne sont basées sur des marqueurs génétiques de mesure d’adiposité (IMC, pourcentage de masse grasse et tour de taille). Ces marqueurs génétiques sont moins fréquemment affectés par des facteurs de confusion et ne sont pas influencés par une relation de cause à effet inverse. Les données ont été tirées de la Bio-banque du Royaume Uni et les résultats ont été répliqués à partir du Consortium tabagisme et génétique. Les participants étaient d’origine européenne : 372 791 provenaient de la cohorte de la Bio-banque britannique et 74 035 sujets du Consortium tabagisme et génétique. L’analyse de randomisation mendélienne indique que chaque augmentation d’une déviation standard de l’IMC augmente le risque d’être fumeur (odds ratio = 1.18 ; IC 95 % = 1.13 à 1.23, p < 0.001). Cette association est répliquée dans le Consortium tabagisme et génétique (OR = 1.19 ; 1.06 à 1.33, p = 0.003). De plus, chaque augmentation de déviation standard de l’IMC est estimée augmenter l’intensité du tabagisme de 0.88 cigarette par jour (IC 95 % = 0.5 à 1.26, p < 0.001) dans la Bio-banque du Royaume Uni et de 1.27 cigarette par jour dans le Consortium tabagisme et génétique (0.46 à 2.07, p = 0.002). Des résultats identiques sont observés en termes de pourcentage de masse grasse et de tour de taille dans les deux cohortes. En conclusion, ces résultats suggèrent fortement qu’une adiposité plus importante influence les comportements tabagiques et pourrait avoir des implications pour mettre en place des interventions de santé publique visant à réduire la prévalence de ces facteurs de risque importants. En conclusion, des niveaux élevés d’adiposité générale et abdominale semblent influencer le statut tabagique et l’intensité du tabagisme.
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