Une équipe britannique a travaillé sur les données cliniques disponibles chez plus de 23 000 sujets ayant un diagnostic récent de diabète de type 2 afin d’analyser l’hétérogénéité phénotypique. Neuf paramètres phénotypiques liés au diabète de type 2 (HbA1c, IMC, HDL-cholestérol, cholestérol total, triglycérides, ALAT, créatinine et pression artérielle systolique et diastolique) suffisent à classer ces patients diabétiques, puis l’application d’un algorithme de type DDRTree (Discriminative Dimensionality Reduction by Learning a Tree) permet de réduire ces 9 variables en un espace bi-dimensionnel sous forme d’une structure arborescente illustrant la variabilité phénotypique importante entre les patients. Les patients dans la partie supérieure gauche de l’arbre avaient des concentrations élevées de HDL-cholestérol, ceux dans la partie haute droite avaient une pression artérielle systolique et diastolique élevée avec une hémoglobine glyquée élevée et ceux de la partie droite inférieure étaient obèses avec une hyperglycémie et des triglycérides élevés. Ils ont validé leur méthode dans d’autres bases de données, confirmant une distribution phénotypique similaire. Ils ont ensuite évalué comment les variations phénotypiques du diabète de type 2 au diagnostic pouvaient, en fonction de ce classement dans l’arborescence, prédire l’évolution du diabète : initiation de l’insuline, survenue d’une rétinopathie diabétique, d’un événement cardiovasculaire majeur et d’une insuffisance rénale chronique. Ils ont fait de même pour la réponse aux médicaments montrant que les patients dans la partie inférieure droite de l’arbre étaient ceux dont l’échec de la metformine et des sulfonyluréés était le plus rapide alors que l’échec des thiazolidinediones était plus rapide dans la partie inférieure gauche de l’arbre. Cette variabilité phénotypique au début du diabète de type 2 peut donc aussi être utilisée pour prédire la réponse à la monothérapie. Enfin, ils ont relié leur arbre phénotypique aux scores polygéniques du diabète de type 2 et montrent que les variations des gènes associés à la dysfonction de la cellule β étaient plutôt retrouvés dans la partie supérieure gauche de l’arbre alors que celles des gènes de l’obésité génétique étaient plus représentés dans la partie inférieure droite. Cette nouvelle approche permet de montrer comment un complexe de phénotypes de diabète de type 2 peut être réduit à une structure arborescente permettant de visualiser comment les patients sont différents sur le plan phénotypique et génétique et de prédire de manière plus individuelle le risque de progression vers tel ou tel traitement ou telle ou telle complication. Ils en ont d’ailleurs développé une application web.
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