On ne sait pas vraiment si parmi les mécanismes qui augmentent le rapport taille/hanche, ce sont ceux qui diminuent la graisse au niveau glutéo-fémoral ou ceux qui augmentent la graisse au niveau abdominal qui modifient le risque cardio-métabolique. La génétique pourrait jouer un rôle important dans le déterminisme de tel ou tel mécanisme. Afin d’évaluer si des variants génétiques associés à une augmentation du RTH dépendaient plutôt d’une réduction de la graisse glutéale ou plutôt d’une augmentation de la graisse abdominale et afin d’estimer leur association avec le risque cardio-métabolique, les données des études génome entier sur le RTH combinées à des données de la cohorte UK Biobank ont été analysées. Les études ont porté sur plus de 2 millions de variants génétiques communs permettant l’obtention d’un score polygénique associé à un RTH supérieur. Le RTH moyen des 452 302 participants de l’UK Biobank d’origine européenne, d’âge moyen 57 ± 8 ans, était de 0.87 ± 0.09. Dans les analyses génome entier, 202 variants génétiques indépendants étaient associés à un RTH augmenté. Chez 18 330 sujets analysés en impédancemétrie (DEXA), les scores polygéniques spécifiques des hanches étaient associés de manière spécifique à une graisse glutéale inférieure et les scores polygéniques spécifiques de la taille à une graisse abdominale supérieure. Dans les analyses de suivi (n = 636 607), les deux scores polygéniques étaient associés à une pression artérielle supérieure, à des concentrations de triglycérides supérieures et à un risque supérieur de diabète. Pour le score spécifique du tour de taille, l’odds ratio, OR, était de 1.57 (IC 95 % = 1.34-1.83), avec une augmentation du risque absolu pour 1 000 participants/année de 4.4 (2.7-6.5 ; p < 0.001). Pour le score spécifique du tour de hanches, l’OR était de 2.54 (2.17-2.96), avec une augmentation du risque absolu de 12 (9.1-15.3, p < 0.001). L’augmentation de l’OR du risque de maladies coronariennes, pour le score spécifique du tour de taille était de 1.6 (1.39-1.84), avec une augmentation absolue du risque de 2.3 (1.5-3.3, p < 0.001) ; pour le score spécifique des hanches, l’OR était de 1.76 (1.53-2.02), avec une augmentation du risque absolu de 3 (2.1-4 ; p < 0.001) pour chaque augmentation d’une DS du RTH ajusté au poids. En conclusion, des mécanismes génétiques distincts pourraient être associés à la distribution plutôt glutéale ou abdominale des graisses qui sont la base du calcul du rapport taille/hanche. Ces données pourraient améliorer l’évaluation du risque ainsi que le traitement du diabète et des maladies coronariennes.
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