Dyspraxie : une expertise de l’Inserm pointe la nécessité d’améliorer la formation

11/12/2019 Par Marielle Ammouche
Neurologie
Souvent méconnu du grand public, mais aussi des professionnels de santé, le trouble développemental de la coordination - ou dyspraxie - est pourtant très fréquent puisqu’il touche environ 5% des enfants. Pour en améliorer la prise en charge, l’Inserm a mené une expertise collective.

Ses résultats, qui viennent d’être rendus publics soulignent le poids majeur de ce trouble sur la vie quotidienne et les apprentissages, les associations avec d’autres comorbidités. Il en ressort aussi l’importance d’améliorer le repérage de ce trouble, d’avoir accès à des professionnels formés et de mener à bien la scolarité des enfants dyspraxiques. Pour ce travail, pas moins de 1400 articles scientifiques ont été passés en revue, et de nombreux spécialistes ont été auditionnés. Les auteurs constatent «  une grande hétérogénéité dans l’intensité et la manifestation des TDC ». Par ailleurs, ils soulignent les fréquentes associations à d’autres troubles neurodéveloppementaux, tels que les troubles du langage, de l’attention et des apprentissages. Les patients présentent aussi un risque élevé d’apparition de troubles anxieux, émotionnels ou comportementaux. En conséquence, le TDC a un impact important sur la qualité de vie du patient, ses activités de loisirs et sa scolarité, avec un retentissement particulièrement marqué sur l’écriture manuscrite. Le repérage des signes d’appel apparaît donc fondamental, permettant une prise en charge personnalisée par la suite. Dans ce cadre, les experts de l’Inserm pointent la nécessité de mieux former les professionnels. Ils soulignent aussi « l’importance d’approfondir les critères et de standardiser les outils nécessaires à l’établissement d’un diagnostic selon des normes internationales ». La prise en charge doit être multidisciplinaire associant au minimum, un médecin formé aux troubles du développement, un psychomotricien et un ergothérapeute. Concernant le traitement, « il n’existe pas d’intervention-type dont l’efficacité serait unanimement reconnue », constatent les auteurs de l’expertise. La prise en charge doit être adaptée au profil de l’enfant, sa qualité de vie ainsi que celle de sa famille. Les experts recommandent de « prescrire des séances de groupe pour les enfants les moins touchés et des séances individuelles pour les autres ». Les interventions centrées sur l’apprentissage nécessaires à la scolarité et à la vie quotidienne doivent être privilégiés. Il est nécessaire, par ailleurs, d’impliquer l’ensemble des personnes proches de l’enfant : familles, enseignants et encadrants extérieurs. Enfin, les auteurs soulignent la nécessité de réaliser les aménagements nécessaires dans le cadre de l’école, concernant en particulier les examens. La formation de tous les acteurs doit, là aussi, être renforcée.

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