De plus en plus de patients sont hospitalisés pour des crises de goutte et moins d’un tiers sont traités au long cours par hypo-uricémiant. Les "nurses" pourraient venir à la rescousse.
La goutte est le rhumatisme inflammatoire le plus répandu dans le monde. Son incidence et sa prévalence augmentent, de même que le nombre d’hospitalisations qui lui sont imputables, comme cela a été démontré en Amérique du Nord et l’est, aujourd’hui, en Scandinavie. Pour preuve. Une étude suédoise décrit une augmentation de 37 % entre 2000 et 2012 du taux d’hospitalisations annuelles liées à la goutte (16,7 contre 12,2/100 000 adultes) (M.I. Dehlin, et coll., Université de Göteborg, Suède). Un accroissement d’autant plus significatif que la durée moyenne d’hospitalisation pour goutte s’est parallèlement élevée de 3 à 5 jours, en moyenne. Et, que dans le même temps, les hospitalisations ont globalement, comme dans beaucoup de pays occidentaux, reflué en Suède. Cette tendance, qui était plus manifeste au cours des 3 dernières années d’observation, concernait tout particulièrement les hommes de plus de 65 ans, qu’on sait particulièrement touchés par la goutte. Tout en reconnaissant que l’augmentation des cas de cette maladie pourrait être liée au vieillissement de la population, ces auteurs suédois expliquent cet excès d’hospitalisations par une prise en charge défectueuse. Du reste, 19 à 27 % des malades tout au plus avaient reçu au cours de la période d’étude un traitement hypo-uricémiant dans les 6 mois précédant leur hospitalisation. Education thérapeutique :es infirmières plus efficaces que les médecins Comment faire mieux et améliorer l’observance des patients à cet indispensable traitement hypo-uricémiant de fond ? Peut-être en faisant appel à des infirmièr(e)s. Car ces professionnels font mieux que les médecins généralistes pour convaincre les patients de se traiter, laisse penser une étude britannique, entreprise sur 517 malades de 56 centres de médecine générale (M. Doherty, et coll., Université de Nottingham, Grande-Bretagne). Après éducation des patients, les infirmières ont permis d’obtenir en 2 ans une baisse de l’uricémie en dessous de 360 µmol/L dans 95 % des cas (29 % pour les médecins), et respectivement 88 % et 16 % pour le seuil plus exigeant de 300 µmol/L. Le nombre de crises de goutte pendant l’année suivant la mise en route du programme éducatif a également été bien inférieur chez les 255 patients ayant bénéficié d’une intervention infirmière (0,33 contre 0,94 pour le groupe de 262 patients toujours suivis par les General Practitioners). Et, à 2 ans, le pourcentage de malades avec des tophi était plus bas dans le premier bras (2,6 % versus 9,6 %). Last but not least, les malades éduqués par des infirmières ont rapporté une meilleure qualité de vie. L’enjeu est en tout cas important, car une méta-analyse de 81 études, ayant rassemblé environ 11 000 patients, montre que les hypo-uricémiants de la classe des inhibiteurs de xanthine oxydase, en particulier l’allopurinol, abaissent aussi à doses modérées (< 300 mg/j pour l’allopurinol) la morbidité cardiovasculaire associée à la goutte (M. Bredemeier, et coll, Hospital Nossa Senhora da Conceiçäo, Porto Alegre, Brésil). Cet effet cardioprotecteur, qui disparaît à doses élevées, serait probablement lié à une diminution de l’apparition de nouvelles hypertensions artérielles ou à leur aggravation.
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