Depuis longtemps le médecin italien, Sergio Canavero, promet d’être le premier à greffer une tête humaine. Et selon ses propos lors d’une conférence de presse qu’il a tenu le 17 novembre à Vienne et les résultats d’un article paru le même jour dans Surgical Neurology International, c’est chose faite. A un détail près : la tête et le corps utilisés lors de l’intervention étaient issus de deux cadavres.
L’opération, nommée anastomose céphalosomatique (ACS) a été réalisée en Chine, et a duré 18 heures. Deux équipes de cinq chirurgiens ont pratiqué simultanément les deux décapitations. Alors oui, il semble que bien que le Dr Canavero ait réussi à "reconnecter" un grand nombre de nerfs et vaisseaux sanguins, mais comment évaluer la réussite ou le succès d’une intervention sur des morts ? Pour les auteurs de cette intervention, il s’agit d’une sorte de répétition avant une intervention sur une personnes vivantes, qu’il espère pouvoir réaliser en décembre prochain. Et l’intervention qui vient d’être pratiquée en montrerait la faisabilité. Pour le chirurgien italien, elle est destinée à des malades souffrant de pathologie neuromusculaire incurable, sans autre option thérapeutique. Le donneur devra être en état de mort cérébrale avec un corps sain, alors que le receveur devra être complètement paralysé, mais avec un cerveau fonctionnel. "La tête du receveur sera refroidie... On la collera sur le corps du donneur, on reconnectera la moelle et les différents tissus. Si le patient survit à l'opération, il faudra ensuite qu'il entame une longue convalescence, pour s'adapter à son nouveau corps et réapprendre à bouger. La partie la plus difficile est de reconstituer la continuité de la moelle épinière, mais ce détail est maintenant réglé grâce à l'utilisation de matériaux chimiques, qui permettent de rétablir les liens entre les fibres nerveuses", explique le Dr Canavero, comme le rapporte Francetvinfo.fr Dans son ensemble la communauté scientifique reste très dubitative, et estime que les chances de survie sont quasiment nulles. Un précédent a été effectué sur des singes en 2016 par cette même équipe de chirurgiens. L’animal n’a pas repris connaissance et été déclaré mort au but de 20 heures. Sa colonne vertébrale n’a pas été ressoudée. Ainsi, pour le Pr Jocelyne Bloch (Suisse), dans Sciences et Avenir, cela n’a aucun sens : "On crée là un tétraplégique complet (car pour l'heure la fusion de la moelle épinière n'a pas été prouvée) et qui devra être toute sa vie sous traitement immunosuppresseur pour éviter le rejet [de la tête] … A quoi cela rime ?". Elle ajoute cependant que "d’un point de vue technique chirurgicale, [cette greffe] est un défi - car il faut garder le cerveau vascularisé pendant toute l’opération - [qui] pourrait être relevé". Le Dr Canavero reste optimiste, "depuis trop longtemps, la nature nous a dicté ses règles. Nous sommes entrés dans un âge où nous pouvons prendre notre destin en main. Ça va tout changer".
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