Le dépistage de l’hépatite C est un enjeu majeur alors que les traitements actuels permettent de guérir l’ensemble des patients. On estime ainsi que 133 000 personnes sont atteintes d'hépatite C chronique, dont 19% seraient porteurs sans le savoir. Actuellement, le dépistage de l’hépatite C cible des populations à risque telles que les usagers de drogues intraveineuses, les partenaires sexuels des personnes atteintes d'hépatite C chronique, la population carcérale et les patients séropositifs pour le VIH ou porteurs du virus de l'hépatite B. Pour analyser l’opportunité d’étendre ce dépistage à la population générale, la Haute Autorité de Santé (HAS) a mené une évaluation médico-économique sur la base d'études françaises et internationales. Elle en conclut qu’un tel « dépistage universel ne serait pas efficient en France et qu'il faudrait plutôt renforcer le dépistage dans les populations les plus à risque de contamination et de transmission ». Pour argumenter cette décision, un élément épidémiologique tout d’abord : en effet, la proportion de personnes touchées par l'hépatite C chronique en France est en baisse et elle est faible par rapport au reste du monde : « elle est ainsi passée de 0,42 % de la population française en 2011 à 0,30 % en 2016, contre 1% en moyenne à l'international en 2014 » précise la HAS, qui appuie aussi sa décision sur le fait q’aucune étude internationale ne démontre un bénéfice du dépistage universel ; en conséquence il n’existe aucune recommandation étrangère en ce sens.
En outre les expériences passées suggèrent, selon la HAS, son inefficacité : les personnes les plus à risque de contamination restant souvent éloignées du système de soin, et donc peu susceptibles de participer au dépistage, même s'il est étendu à l'ensemble de la population.
Considérant ces éléments, la HAS conclut que « l'élargissement du dépistage du VHC à la population générale n'est pas la solution appropriée pour éliminer le virus en France ». Elle se prononce en revanche pour un renforcement du dépistage ciblé avec « une vigilance particulière sur le risque de réinfection dans les populations au risque élevé d'exposition au VHC ».
Elle mènera des travaux pour définir les modalités d'un tel dépistage renforcé dans un second volet. Les objectif seront alors les suivants : identifier les facteurs de risque de contamination, de re-contamination et de transmission – pour si besoin élargir la population ciblée par le dépistage – et détailler les points à améliorer pour mieux atteindre ces populations, parfois éloignées du système de soin.
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