[CONGRES DE L'EULAR] Une étude européenne suggère que les vaccins vivants pourraient être réalisés sans danger chez les enfants avec un rhumatisme. Par ailleurs, l’intérêt de la vaccination anti-grippale est confirmé chez les patients adultes. A l’heure des épidémies de rougeole, vacciner les enfants est essentiel. Jusqu’ici on hésitait cependant à le faire avec des vaccins vivants atténués chez les 75 000 jeunes patients qui ont développé en Europe une maladie rhumatismale, dans la peur de déclencher une infection liée au vaccin du fait de la dépression du système immunitaire induite par les traitements corticoïdes ou immunosuppresseurs. Les recommandations de la Société européenne de rhumatologie pédiatrique (PReS), qui organisait son congrès conjointement avec celui de l’Eular à Madrid, sont d’adopter une attitude "au cas par cas". Une étude entreprise par l’équipe du Dr Veronica Moshe Bergonzo (Israël) suggère qu’il est possible de vacciner les enfants avec de tels vaccins, quel que soit le traitement anti-rhumatismal reçu. L’étude a pris en compte 234 enfants de 10 pays, le plus souvent (206 cas) porteurs d’arthrite juvénile idiopathique, qui avaient été vaccinés par le ROR, associé ou non au vaccin contre la varicelle. L’âge moyen des enfants était de 5 ans et 70 % étaient de sexe féminin. Aucun de ces jeunes patients n’a développé d’infection en relation avec les vaccins, et les réactions observées après vaccination ont été rares et non graves : 3 enfants avec une réaction locale ou une douleur sur les 110 enfants traités par méthotrexate, 7 avec ces symptômes ou de la fièvre ou une infection respiratoire parmi les 76 ayant reçu une combinaison de méthotrexate et d’anti-TNF, 1 épisode de fièvre seulement parmi les 39 enfants ayant reçu un biomédicament seul (dans 23 cas un anti-TNF, dans 12 cas : un anti-IL1, anakinra ou canakinumab, dans 4 un anti-IL6, le tocilizumab). "Une vaste étude prospective européenne devrait être effectuée sous l’égide de la PReS pour valider cette stratégie thérapeutique", a précisé le Dr Moshe Bergonzo. Pour la vaccination anti-grippale, qui n’est pas un vaccin vivant, c’est plus simple, et cette vaccination est recommandée chez les patients adultes avec une polyarthrite rhumatoïde (PR). Une étude conduite par le Dr Georgina Nakafero (Université de Nottingham, Royaume Uni) vient de confirmer le bien-fondé de cette position en ne retrouvant aucune association entre vaccination anti-grippale, consultation en médecine générale pour PR, prescription de corticoïdes et vascularites, après analyse de 14 928 cas de patients avec une maladie auto-immune rhumatismale. L’étude a même mis en évidence une réduction des consultations pour douleur articulaire dans les 90 jours suivant la vaccination et de la fatigue au cours du 3e mois lui succédant. Impact sur la survenue de la grippe Une 3e étude, entreprise à l’université de Vérone, par le Dr Giovanni Adami, a même conclu à partir de l’analyse de 2 cohortes de 71 221 sujets en bonne santé et de 15 132 patients avec une PR, exposés à l’adalimumab, qu’il suffit de vacciner 10 patients avec une PR pour prévenir 1 cas de grippe contre 71 chez les sujets en bonne santé. Ce qui s’explique par la plus forte propension des malades, avec une PR, à développer une infection.
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