Incidentalome surrénalien : les seuils diagnostiques d’un scanner suffisent à écarter un faux diagnostic de bénignité

24/05/2018 Par Pr Philippe Chanson
Néphrologie
Les recommandations récentes de la Société Européenne d’Endocrinologie indiquent que la performance du scanner pour caractériser les vrais incidentalomes surrénaliens reste débattue.

Afin de déterminer les seuils utilisables en scanner pour le diagnostic des tumeurs bénignes dans une grande série d’authentiques incidentalomes surrénaliens recrutés dans un contexte endocrinologique, une étude rétrospective portant sur 253 incidentalomes surrénaliens chez 233 patients consécutifs explorés à Bordeaux a été réalisée. 183 adénomes, 33 phéochromocytomes, 23 corticosurrénalomes malins et autres tumeurs malignes ainsi que 9 autres tumeurs bénignes constituaient l’ensemble de cette série. Le standard de référence était l’histologie après l’intervention dans 118 cas d’incidentalomes surrénaliens, le diagnostic biologique de phéochromocytome dans 2 incidentalomes surrénaliens et la stabilité de la taille après au moins 1 an de suivi dans 133 incidentalomes surrénaliens. Les critères associés à une valeur prédictive positive de 100 % pour le diagnostic de bénignité d’un incidentalome surrénalien était la combinaison d’une taille de moins de 30 mm et d’une densité de moins de 20 UH, la combinaison d’une taille de moins de 40 mm et d’une densité de moins de 15 UH, un wash-out relatif > 53 % et un wash-out absolu > 78 %. Les incidentalomes non surrénaliens ayant un wash-out du produit de contraste rapide étaient exclusivement des pseudo-kystes bénins et des phéochromocytomes, ce qui suggérait que les seuils classiques de 60 % pour le wash-out absolu et de 40 % pour le wash-out relatif pouvaient être utilisés avec sécurité chez les patients ayant des valeurs normales des dosages de métanéphrines. La reproductibilité inter-observateurs de tous ces paramètres était excellente (coefficient de corrélation intra-classe 0.96 à 0.99). Cette étude, la plus importante conduite dans des incendentalomes surrénaliens recrutés dans un contexte endocrinologique, suggère que l’on dispose de seuils de sécurité pour les paramètres au scanner permettant d’éviter un faux diagnostic de bénignité.

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Michel Lemariey-Barraud

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