Infertilité et fausses couches à répétition peuvent accroître le risque d’accident vasculaire cérébral
L’infertilité, les fausses couches et les enfants mort-nés pourraient augmenter le risque d’AVC selon plusieurs mécanismes : du fait d’un arrière-fond de pathologie endocrinienne ou encore d’inflammation ou de dysfonction endothéliale ou de troubles psychologiques ou de comportements contraires à la santé. Afin de vérifier si cette association avait un sens, une équipe internationale a fait une analyse poolée des données individuelles de 8 études de cohorte prospectives provenant de 7 pays (Australie, Chine, Japon, Pays-Bas, Suède, Royaume Uni et Etats-Unis) participant au programme InterLACE. Un total de 618 851 femmes âgées de 32 à 73 ans au début du suivi avec des données sur l’infertilité, les fausses couches ou les enfants mort-nés qui avaient eu au moins un événement cérébro-vasculaire fatal ou non fatal ont été incluses et 93 119 femmes ont été exclues. Le suivi médian pour les AVC non fatals était de 13 ans (espace inter-quartile = 12-14 ans) et pour les AVC fatals était de 9.4 ans (7.6 à 13). Un premier AVC non fatal a été observé chez 9 265 (2.8 %) femmes alors que 4 003 (0.7 %) ont eu un AVC fatal. L’infertilité était associée à une augmentation du risque d’AVC non fatal (hazard ratio = 1.14 ; IC 95 % = 1.08 à 1.20), les fausses couches à répétition (au moins 3) étaient associées à un risque supérieur d’AVC non fatal (1.35 ; 1.27 à 1.44) et fatal (1.42 ; 1.58 à 2.10). Les femmes qui avaient eu un enfant mort-né avaient un risque 31 % supérieur d’AVC non fatal (HR = 1.31 ; 1.10 à 1.57) et les femmes qui avaient eu des mort-nés à répétition avaient un risque 26 % supérieur d’AVC fatal (1.26 ; 1.15 à 1.39). L’augmentation du risque d’AVC (qu’il soit fatal ou non fatal) associée à l’infertilité était principalement dépendante des AVC ischémiques non fatals alors que les mort-nés à répétition étaient principalement associés aux AVC hémorragiques fatals. En revanche, l’augmentation du risque d’AVC fatal ou non fatal associé aux fausses couches à répétition était associée aux deux sous-types. En conclusion, un antécédent de fausses couches à répétition et de décès ou de perte d’un enfant avant ou à la naissance peut être considéré comme un facteur de risque féminin spécifique d’accident vasculaire cérébral, les différences de risque variant en fonction des sous-types d’AVC. Ces résultats invitent à améliorer la surveillance et la prévention des AVC chez les femmes ayant des antécédents d’infertilité ou de fausses couches à répétition ou d’enfant mort-né.
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