L’hyperparathyroïdie primaire symptomatique doit être traitée par parathyroïdectomie. En revanche, les hyperparathyroïdies primaires asymptomatiques ou faiblement symptomatiques peuvent être prises en charge de manière variable, certains proposant une approche proactive alors que d’autres préfèrent n’intervenir qu’en cas d’événement comme l’apparition d’une lithiase rénale ou l’aggravation du profil biochimique.
On pense généralement qu’une calcémie plus élevée est associée à un taux supérieur de complications, de signes et de symptômes, ce qui a amené à faire entrer le niveau de la calcémie dans la décision d’opérer ou de surveiller une hyperparathyroïdie primaire. Est-ce légitime ? L’équipe de James Norman, à Tampa en Floride, a donc cherché à déterminer si une calcémie supérieure était réellement associée ou non à une augmentation des symptômes ou à une sévérité particulière de l’hyperparathyroïdie primaire. Ils ont donc repris leur base de données, de manière rétrospective et analysé les cas de parathyroïdectomie pour hyperparathyroïdie primaire groupés en fonction de la calcémie préopératoire la plus élevée et ont comparé les symptômes subjectifs et les mesures objectives de sévérité de la maladie entre les patients qui avaient une calcémie ≥ 110 mg/l et ceux dont la calcémie se situe entre 100 et 110 mg/l. 20 081 patients ont été inclus dans cette revue : 51.9 % avaient une calcémie entre 100 et 110 mg/l et 48.1 % avaient une calcémie > 110 mg/l. Dans les deux groupes, l’absence de symptômes en lien avec l’hyperparathyroïdie primaire était rare (< 5 %). Toutes les mesures subjectives et objectives de sévérité de la maladie étaient quasiment identiques sans qu’il y ait de différence significative entre les patients qui avaient une calcémie entre 100 et 110 et ceux qui avaient une calcémie ≥ 110 mg/l. Ainsi, la fatigue était présente chez 72 % des patients dans les 2 groupes, les « brûlures cardiaques » étaient présentes chez 37 % versus 34 %, les douleurs osseuses chez 50 % versus 48 %, les troubles du sommeil chez 68 % versus 65 %, l’ostéoporose chez 40 % dans les 2 groupes, les lithiases rénales chez 21 % versus 22 %, une insuffisance rénale chronique chez 29 % versus 32 %, une hypertension chez 50 % versus 53 %. En conclusion, une calcémie ≥ 110 mg/l n’est pas associée à plus de symptômes ou à une sévérité supérieure de la maladie en cas d’hyperparathyroïdie primaire. Il n’y a donc pas d’argument pour retenir un seuil de calcémie particulier pour opérer les patients dans le cadre des recommandations pour la parathyroïdectomie.
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