Les recommandations internationales proposent la prescription d’inhibiteurs de SGLT2 aux patients diabétiques de type 2, en prévention secondaire, chez les patients qui ont une pathologie cardiovasculaire athéroscléreuse établie, ou en prévention primaire des événements cardiovasculaires chez les patients qui sont à haut risque du fait de la présence de multiples facteurs de risque pour les maladies cardiovasculaires athéromateuses. Quel est, à côté du risque cardiovasculaire, l’effet de la dapagliflozine en prévention primaire pour ce qui concerne le risque rénal et métabolique chez des patients ayant de multiples facteurs de risque ?
L’étude DECLARE-TIMI 58 est une étude dans laquelle 17 160 patients diabétiques de type 2 présentant de multiples facteurs de risque (59.4 %) ou une pathologie cardiovasculaire athéroscléreuse établie (40.6 %) ont été randomisés soit à la dapagliflozine, soit au placebo. Les patients étaient suivis pendant une médiane de 4.2 années. Les complications cardiovasculaires et rénales dans la cohorte des patients ayant des facteurs de risque multiples ont été étudiées dans différents sous-groupes.
Chez les patients ayant de multiples facteurs de risque, la réduction du risque de décès cardiovasculaire ou d’hospitalisation pour insuffisance cardiaque, de même que le risque de complications spécifiquement rénales, obtenue sous dapagliflozine n’est pas différente de celle observée chez les patients ayant déjà une pathologie cardiovasculaire athéroscléreuse établie. En effet, le hazard ratio était de 0.84 (IC 95 % 0.67 à 1.04) pour le décès cardiovasculaire ou l’hospitalisation pour insuffisance cardiaque et il était de 0.51 (0.37 à 0.69) pour les complications spécifiques rénales (p = 0.99 à 0.72). Les effets sur les décès cardiovasculaires et l’hospitalisation pour insuffisance cardiaques étaient entièrement dus à une réduction des hospitalisations pour insuffisance cardiaque (HR = 0.64 ; 0.46 à 0.88). Les bénéfices de la dapagliflozine sur les hospitalisations pour insuffisance cardiaque et sur les complications rénales spécifiques dans le sous-groupe des patients ayant de multiples facteurs de risque allaient toujours dans la même direction quels que soient les sous-groupes. A 48 mois, l’hémoglobine A1c, le poids, la pression artérielle systolique et le rapport albumine/créatinine urinaire étaient inférieurs sous dapagliflozine en comparaison du placebo alors que le taux de filtration glomérulaire estimé était supérieur (p < 0.001).
En conclusion, chez les patients ayant un diabète de type 2 et de multiples facteurs de risque, la dapagliflozine réduit non seulement le risque d’hospitalisation pour insuffisance cardiaque mais aussi celui de complication rénale quelles que soient les caractéristiques basales. Toutes ces données indiquent donc que la dapagliflozine pourrait avoir, dans cette population avec de multiples facteurs de risque mais n’ayant pas encore fait de pathologie cardiovasculaire, un intérêt en prévention primaire contre ces complications importantes.
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