Cependant, les données concernant le risque cardiovasculaire dans cette population ne sont pas très nombreuses. Pour y remédier, des chercheurs de Boston ont utilisé les données de l’étude de cohorte UK Biobank portant sur les personnes vivant au Royaume-Uni et recrutées entre 2006 et 2010. Parmi les femmes qui avaient entre 40 et 69 ans et qui étaient ménopausées au moment de l’inclusion dans l’étude, 144 260 ont été éligibles pour l’inclusion. Le suivi s’est poursuivi jusqu’en août 2016, l’objectif étant d’examiner le développement de pathologies cardiovasculaires et de facteurs de risque cardiovasculaire chez les femmes dont la ménopause, qu’elle soit naturelle ou chirurgicale, était survenue avant l’âge de 40 ans. Les femmes ménopausées après l’âge de 40 ans constituaient le groupe de référence. Sur les 144 260 femmes ménopausées incluses, d’âge moyen au début de l’étude 59.9 ± 5.4 ans, 4 904 (soit 3.4 %) avaient eu une ménopause naturelle avant l’âge de 40 ans et 644 (0.4 %) avaient eu une ménopause chirurgicale avant 40 ans. Les sujets ont été suivis pendant une durée médiane de 7 ans (intervalle interquartile 6.3 à 7.7). Le critère d’évaluation principal était un critère composite de survenue d’une manifestation coronarienne, d’une insuffisance cardiaque, d’une sténose aortique, de régurgitation mitrale, d’une fibrillation auriculaire, d’un AVC ischémique, d’une atteinte artérielle périphérique ou d’un accident veineux thrombo-embolique et est survenu chez 5 415 femmes (3.9 %) sans ménopause prématurée, donnant une incidence de 5.7 pour 1000 femmes/année, et chez 292 femmes, soit 6 %, des femmes ayant eu une ménopause naturelle avant l’âge de 40 ans (incidence = 8.78 pour 1000 femmes/année), ce qui fait une différence par rapport aux femmes dont la ménopause n’a pas été prématurée de + 3.08 événements pour 1000 femmes/année (IC 95 % 2.06-4.10 ; p < 0.01). Elle est survenue chez 49 femmes (soit 7.6 %) parmi celles qui avaient eu une ménopause chirurgicale avant l’âge de 40 ans, donnant une incidence de 11.2 pour 1000 femmes/année, ce qui fait une différence par rapport aux femmes n’ayant pas eu une ménopause avant 40 ans de +5.57 pour 1000 femmes/année (IC 95 % = 2.41-8.73 ; p < 0.001). Pour le critère d’évaluation principal, la ménopause avant l’âge de 40 ans, quand elle a été naturelle, est associée à un hazard ratio de 1.36 (1.19-1.56 ; p < 0.001) et quand elle a été chirurgicale avec un hazard ratio de 1.87 (1.36-2.58 ; p < 0.01) après ajustement pour les facteurs de risque cardiovasculaire conventionnels et l’utilisation ou non d’un traitement substitutif hormonal de la ménopause pendant cette période. En conclusion, que la ménopause soit naturelle ou chirurgicale, lorsqu’elle survient avant l’âge de 40 ans, elle est associée à un petit risque mais à un risque statistiquement significatif de survenue d’un événement cardiovasculaire chez les femmes après la ménopause. Reste maintenant à mieux comprendre les mécanismes qui sous-tendent cette association.
La sélection de la rédaction
Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?
Stéphanie Beaujouan
Non
Je vois beaucoup d'agressivité et de contre vérités dans les réponses pour une pratique qui existe depuis 1,5 siècle . La formatio... Lire plus