Le désamour pour la pilule semble se confirmer, selon une étude de l’institut de sondage BVA pour le laboratoire pharmaceutique Effik (qui commercialise plusieurs pilules contraceptives) publiée mardi 7 juin. Menée sur Internet auprès de 700 jeunes femmes de 15 à 24 ans*, elle dresse un état des lieux et des connaissances de la contraception. Il ressort de cette étude que la pilule reste la contraception la plus utilisée par les jeunes Françaises (44% des sondées). Un taux toutefois inférieur à celui présenté dans le baromètre 2016 Contraception de Santé publique France.
D’après le baromètre 2016 de Santé publique France, 60,4% des 15-19 ans prenaient la pilule et 59,4% des femmes âgées de 20 à 24 ans. Si l’on tient compte de celles qui combinent pilule et préservatif, ce taux est resté similaire pour les 15-19 ans en 2022, mais a baissé pour les jeunes femmes de 20 à 24 ans (56%). En revanche, elles sont nettement moins nombreuses à utiliser la pilule comme seul moyen de contraception (chez les 15-19 ans : 44% en 2016 contre 34% en 2022 ; chez les 20-24 ans : 53% en 2016 vs 43% en 2022). Parmi les autres moyens privilégiés, viennent ensuite le préservatif – utilisé par 21% des 15-24 ans, le retrait (6%), l’abstinence (5%), le stérilet (4%), l’implant (3%). Un tiers (34%) des jeunes femmes sondées n’utilisent aucun moyen de contraception actuellement. "Les 15-19 ans sont plus nombreuses à ne pas utiliser de moyen de contraception (51% vs 19% des 20-24 ans)". Le choix de la pilule se fait parfois au-delà d’un "bénéfice contraceptif", précise l’étude : pour diminuer les douleurs durant les règles, mais aussi réguler les cycles ou encore soigner l’acné. "67% des femmes sous pilules utilisent une pilule de 2ème génération et 22% une 3ème génération". 1 jeune femme sur 5 pense que la pilule rend stérile Si la pilule est moins plébiscitée par les jeunes Françaises, d’autres méthodes sont, elles, en forte hausse, comme le diaphragme, les crèmes spermicides, slip chauffant et les méthodes dites traditionnelles telles que la symptothermie, la méthode des températures et le retrait. Le stérilet attire tout particulièrement. Si 3% des 15-19 ans l’utilisaient en 2016 (d’après le baromètre de SpF), elles sont désormais 10% à l’avoir adopté. Chez les 20-24 ans, la hausse est encore plus flagrante : 1% l’utilisaient en 2016 contre 14% en 2022. L’étude Eclat de BVA indique par ailleurs que 4 jeunes femmes sur 10 ont déjà changé de méthode de contraception durant leur vie. 17% ont notamment arrêté la pilule. Un arrêt "davantage motivé par les craintes sur la santé" (41%) mais aussi par les effets secondaires (44%). 20% jugeaient également leurs rapports sexuels "moins épanouissants". Cependant, "les femmes sous pilule l’associent moins aux effets secondaires (27%)" que "les femmes sous autres modes hormonaux davantage (47%)". Les 20-24 ans font par ailleurs plus état d’inconvénients de la pilule (60% vs 39% pour les 15-19 ans). L’étude soulève également une "méconnaissance des caractéristiques liées à la pilule", avec, notamment, la persistance de nombreuses fake news. Une jeune femme sur 5 pense par exemple que la pilule rend stérile (21%) ou encore 29% croient que toutes les pilules sont contre-indiquées chez les fumeuses. En moyenne, les sondées ont donné 4,3 bonnes réponses sur 10. Près de 4 femmes sur 10 ne savent par ailleurs pas ce qui différencie les pilules (taux, dosage, hormones, etc.). Les gynécos et les généralistes largement sollicités Autre enseignement de cette étude : les jeunes femmes sous pilule se tournent davantage vers les professionnels de santé, qui demeurent les premiers conseillers en matière de contraception, avant la mère. Chez celles qui utilisent d’autres modes hormonaux de contraception ou un stérilet au cuivre ou en argent, le rôle de la sage-femme est plus marqué (27% contre 12%). "Les femmes sous autres contraceptions hormonales ou stérilet s’estiment davantage informées", ajoute-t-on. Les sources d’information diffèrent légèrement, puisque ce sont davantage les proches de la jeune femme qui sont sollicités (62%) devant l’école (56%), les soignants (50%) et les médias ou applications (47%). En revanche, la quasi-totalité des jeunes femmes disent avoir confiance en les informations transmises par les médecins, infirmières... tandis que les réseaux sociaux ou les influenceurs suscitent plus de méfiance. Si 86% des jeunes femmes estiment être bien informées sur la contraception, 56% disent paradoxalement être intéressées pour obtenir plus d’informations sur le sujet, en particulier sur les bénéfices/risques, le niveau d’efficacité de la contraception, mais aussi sur la véracité des informations. *308 sous pilule, 56 sous un autre mode hormonal ou stérilet cuivre/argent.
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