Afin de connaître si cette habitude était effectivement rare dans un système de santé comme l’Administration de la Santé des Vétérans Américains, une équipe américaine a évalué les taux de dépistage d’un hyperaldostéronisme primaire et la mise en place d’un traitement antihypertenseur cohérent avec ce diagnostic chez les patients ayant une hypertension artérielle résistante. Il s’agissait d’une étude de cohorte rétrospective. Les participants étaient des vétérans de l’armée américaine ayant une hypertension artérielle apparemment résistante au traitement. Entre 2000 et 2017, 269 010 sujets ont été considérés comme ayant une hypertension artérielle résistante. Cependant, seuls 4 277 (soit 1.6 %) des patients, ont été testés à la recherche d’un hyperaldostéronisme primaire. Parmi les facteurs associés à une probabilité supérieure d’être testé en comparaison d’une prise en charge en soins primaires, on trouvait une visite initiale chez un néphrologue (hazard ratio = 2.05 ; IC 95 % = 1.66 à 2.52) ou une visite initiale chez un endocrinologue (HR = 2.48 ; 1.69 à 3.63). Lorsqu’une recherche d’hyperaldostéronisme primaire était réalisée, elle était associée à une probabilité 4 fois supérieure de mettre en place un traitement utilisant un antagoniste du récepteur des minéralocorticoïdes (HR = 4.10 ; 3.68 à 4.55) et à un meilleur contrôle de la pression artérielle au cours du temps. Bien évidemment, cette étude rétrospective a quelques limitations comme le fait qu’il s’agit d’une cohorte essentiellement masculine, qu’elle était rétrospective et qu’une mauvaise classification des patients peut tenir à la prise de la pression artérielle en consultation. Néanmoins, dans une cohorte distribuée dans tous les Etats-Unis, chez des patients ayant une hypertension artérielle apparemment résistante au traitement, la recherche d’un hyperaldostéronisme primaire reste rare et est pourtant associée à des taux supérieurs de traitements à base d’antagonistes du récepteur des minéralocorticoïdes et d’un meilleur contrôle de la pression artérielle à long terme. Tout ceci conforte donc l’idée selon laquelle, malheureusement, l’adhérence aux recommandations est faible, et cela dans différents systèmes de santé.
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