Les recommandations françaises conseillent de proposer une réhabilitation respiratoire, lorsque l’asthme s’accompagne de déconditionnement physique."Elle pourra être pratiquée en centre, habituellement sous forme de stages de 3 à 6 semaines, ou parfois en ambulatoire, ou même au domicile", a mentionné le Dr Alain Bernady, pneumologue à Cambo-Les-Bains. Cette réhabilitation associe à la kinésithérapie respiratoire et à la réadaptation à l’exercice, éducation et optimisation thérapeutiques, prise en charge diététique psychologique et sociale, et traitement des comorbidités. Elle permet d’améliorer les capacités à l’exercice des patients, de diminuer l’intensité du trouble ventilatoire obstructif, d’améliorer le taux de contrôle de l’asthme et de réduire les hospitalisations et les recours aux urgences. "Les patients voient, par ailleurs, leur qualité de vie augmenter, et leur anxiété baisser", a souligné le Dr Bernady. Le séjour en centre de réhabilitation pourra être l’occasion de mettre en place un sevrage tabagique, de démarrer une éviction allergénique (séjour climatique), de faire le point sur l’exposition aux allergènes et polluants, d’apprécier les risques professionnels, et éventuellement de demander à bénéficier d’une prise en charge Affection de longue durée (ALD) ou d’envisager une reconversion professionnelle. Diminuer la fréquence respiratoire "Plusieurs techniques de kinésithérapie respiratoire peuvent être utilisées, permettant, souvent, de réduire la fréquence respiratoire (respiration diaphragmatique, nasale, techniques de concentration comme le yoga, la méditation, la sophrologie…). Mais, malheureusement, on ne sait bien quelle est la plus efficace ", a reconnu le Dr Bernady. L’importance du lavage nasal sera en tout cas expliquée aux patients."L’entraînement des muscles inspiratoires améliore souvent la perception de la dyspnée, notamment chez les asthmatiques hyperpercepteurs." Trente à 60 % des patients présentent un syndrome d’hyperventilation, qui s’associe fréquemment à des manifestations somatiques : soupirs, palpitations, fourmillements dans les extrémités, vertiges… Ce syndrome peut être identifié par les réponses au questionnaire de Nijmegen (seuil de 17 pour un score de 64)… On proposera à ces patients...
des techniques d’apnées inspiratoires, efficaces pour réduire le rythme ventilatoire et les symptômes associés, qui seront parfois associées à des techniques de biofeedback. La réadaptation à l’exercice est importante pour réduire le déconditionnement physique, et a montré dans quelques études des effets favorables sur l’hyperréactivité et le remodelage bronchiques. Elle pourra, en cas de besoin, s’accompagner de la prise de bêta-2 mimétiques de courte durée d’action.
Personnaliser la prise en charge Un plan d’actions personnalisé sera construit avec le patient, qui pourra être remis avec son accord à son médecin traitant et son pharmacien, en tenant compte de ses croyances ainsi que celle de sa famille, nombreuses dans l’asthme. On vérifiera que le malade sait bien prendre ses traitements inhalés et qu’il est à jour de ses vaccins antigrippaux et antipneumococciques. Par ailleurs, on prendra en charge les nombreuses comorbidités associées à l’asthme : anxiété et dépression, dysfonctionnement des cordes vocales, rhinite et polypose naso-sinusienne, obésité, reflux gastro-œsophagien, et apnée du sommeil. Après la réadaptation, il est important de maintenir les acquis. Coaching, école de l’asthme, associations de patients, et demain applications de téléréhabilitation pourront être mobilisés à cette fin.
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