La sotagliflozine est un inhibiteur de SGLT1/2 (classe thérapeutique qui n’est toujours pas commercialisée en France) qui inhibe le cotransport du sodium et du glucose, inhibe l’absorption intestinale du glucose et la réabsorption rénale du glucose. Ce mécanisme d’action pourrait réduire les excursions glycémiques postprandiales ainsi que la variabilité glycémique et éventuellement réduire la nécessité de correction d’insuline à l’occasion d’un bolus ainsi que réduire le risque hypoglycémique. Les études de phase 3 de développement clinique de la sotagliflozine dans le diabète de type 1 sont maintenant terminées mais l’efficacité et la sécurité de ce médicament dans cette population n’ont pas été analysées de manière systématique. C’est ce qu’a entrepris de faire une équipe italienne qui a produit une méta-analyse des essais randomisés, contrôlés, de la sotagliflozine en comparaison de comparateurs actifs ou de placebo chez des diabétiques de type 1. Six essais randomisés, contrôlés vs placebo, portant sur 3238 sujets pour une durée de 4 à 52 semaines, ont été inclus dans la méta-analyse. La sotagliflozine réduit les taux d’HbA1c (différence moyenne pondérée = -0.34 % ; IC 95 % = -0.41 % à -0.27 %, p < 0.001), elle réduit la glycémie à jeun (-0.16 g/l ; -0.22 à -0.11 g/l) ainsi que la glycémie postprandiale (-0.39 g/l ; -0.5 à -0.28 g/l) ainsi que les doses d’insuline totales (-8.99 % ; -10.9 % à -7.5 %), d’insuline basale (-8.03 % ; -10.14 % à -5.93 %) ainsi que de bolus (-9.14 % ; -12.17 à -6.12 %). La sotagliflozine améliore le temps passé dans l’objectif glycémique (différence moyenne pondérée = 9.73 % ; 6.66 % à 12.8 %) ainsi que les autres paramètres de surveillance continue de la glycémie et réduit le poids (-3.54 % ; -3.98 % à -3.09 %) ainsi que la pression artérielle systolique (-3.85 mmHg ; -4.76 à -2.93) et l’albuminurie. La sotagliflozine réduit les hypoglycémies (différence moyenne pondérée = -9.09 événements par patient par an ; -13.8 à -4.3) ainsi que les hypoglycémies sévères (risque relatif = 0.69 ; 0.49 à 0.98). Cependant, ce médicament augmente le risque d’acidocétose (risque relatif = 3.93 ; 1.94 à 7.96), les infections génitales (RR = 3.12 ; 2.14 à 4.54), le risque relatif de diarrhée (1.5 ; 1.08 à 2.10) ainsi que les événements hypovolémiques (RR = 2.19 ; 1.1 à 4.36). C’est l’hémoglobine glyquée initiale et les ajustements de la dose d’insuline basale qui sont associés au risque d’acidocétose diabétique. Une dose de sotagliflozine de 400 mg par jour est associée à une amélioration supérieure de la plupart des paramètres glycémiques et non glycémiques en comparaison de la dose de 200 mg par jour et cela sans augmenter le risque d’effet secondaire. La qualité des données est élevée à modérée pour la plupart des paramètres mais faible pour les événements cardiovasculaires majeurs et pour la mortalité globale. D’autre part, la durée relativement courte des essais empêche d’évaluer les paramètres à long terme. En conclusion, dans le diabète de type 1, la sotagliflozine améliore les paramètres glycémiques et non glycémiques et réduit les hypoglycémies ainsi que le taux des hypoglycémies graves. Le risque d’acidocétose peut être minimisé par une sélection appropriée des patients et par une réduction de la dose d’insuline basale.
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