Diverses publications ont suggéré qu’un déficit en vitamine D pouvait augmenter le risque de cancer. Afin de déterminer si une supplémentation de vitamine D et calcium réduisait le risque de cancer chez les sujets les plus âgés, une étude randomisée, contrôlée, en double insu pendant 4 ans, a été mise en place dans 21 comtés ruraux entre 2009 et 2015 aux Etats-Unis.
2 303 femmes ménopausées, en bonne santé, âgées de plus de 55 ans ont été randomisées : 1 156 dans le groupe traitement et 1 147 dans le groupe placebo. Le groupe traitement recevait 2 000 U par jour de vitamine D3 et 1 500 mg par jour de calcium. Parmi les 2 303 femmes randomisées (âge moyen 65.2 ± 7 ans) et dont la concentration en 25 OH vitamine D était en moyenne de 32.8 ± 10.5 ng/ml, 2 064 ont fini l’étude. A 1 an, les concentrations de 25 OH vitamine D étaient de 43.9 ng/ml dans le groupe vitamine D + calcium et de 31.6 dans le groupe placebo. Un nouveau diagnostic de cancer a été confirmé chez 109 participantes : 45 (3.89 %) dans le groupe vitamine D + calcium et 64 (5.58 %) dans le groupe placebo, ce qui fait une différence de 1.69 % (IC 95 %: -0.06 % à 3.46 %, p = 0.06). L’incidence sur 4 ans était de 0.042 (0.032-0.056) dans le groupe vitamine D + calcium et de 0.06 (0.048-0.076) dans le groupe placebo (p = 0.06). En analyse de régression non ajustée, le hazard ratio était de 0.70 (0.47-1.02). Les effets secondaires potentiellement liés à l’étude étaient la survenue de calculs rénaux chez 16 participants du groupe vitamine D + calcium et chez 10 dans le groupe placebo ; une augmentation de la calcémie était notée dans 6 cas du groupe vitamine D et dans 2 cas du groupe placebo. En conclusion, chez les femmes ménopausées en bonne santé, ayant une concentration basale de 25 OH vitamine D de 32.8 en moyenne, la supplémentation par de la vitamine D et du calcium ne modifie pas le risque de cancer, quel qu’en soit le type, à 4 ans.
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