En effet le terme de « diabète » se rapporte à un terme grec « diabetes » qui signifie « laisser passer l’eau comme un siphon », ce qui décrit la polyurie et la polydipsie caractéristiques du diabète, non seulement du diabète sucré mais également du diabète insipide. Initialement, si les deux maladies donnaient toutes les deux un « diabète » (syndrome polyurodipsique), les urines avaient un goût sucré en cas de diabète sucré alors qu’elles n’avaient pas de goût en cas diabète insipide par défaut de sécrétion ou d’action de la vaspressine. Malgré l’augmentation des connaissances sur l’origine du diabète dit insipide, le nom est resté et, comme cela a été confirmé par un article récemment publié dans Lancet Diabetes Endocrinoloy, une confusion entre les deux maladies persiste parmi de nombreux professionnels de santé qui prennent les patients ayant un diabète insipide pour un diabète sucré et engagent donc, souvent malgré les dénégations des patients qui sont atteints de diabète insipide, des traitements du diabète sucré (par exemple de l’insuline !) qui peuvent être délétères ou surtout refusent des traiter les patients qui ont un diabète insipide de manière adéquate. Beaucoup de patients ont rapporté des expériences très négatives sur le manque de connaissances au sujet du diabète insipide (certes une maladie rare !) de nombreux médecins et sur le fait qu’ils avaient été pris en charge comme s’ils avaient un diabète sucré. C’est la raison pour laquelle ce groupe de travail a proposé, en plein accord avec les patients, de mieux différencier les deux diabètes en abandonnant le nom de diabète pour retenir celui de déficit en arginine/vasopressine (déficit en AVP), lorsqu’il s’agit d’une carence ou d’un déficit de sécrétion de l’hormone antidiurétique hypophysaire (anciennement appelé « diabète insipide central ») ou celui de résistance à l’AVP lorsqu’il s’agit d’un syndrome polyurodipsique en rapport avec une absence d’efficacité de l’hormone antidiurétique, (anciennement appelé « diabète insipide néphrogénique »). Différentes sociétés savantes ont donné leur accord pour ce changement de nom : Société Américaine d’Endocrinologie (Endocrine Society), Société Européenne d’Endocrinologie, Pituitary Society, Societé britannique d’Endocrinologie, Société Européenne d’Endocrinologie Pédiatrique, Société Australienne d’Endocrinologie, Société Brésilienne d’Endocrinologie du Brésil et Société Japonaise d’Endocrinologie, les autres Sociétés étant actuellement en train de proposer la même chose. Cet article, publié dans Eur J Endocrinol, est publié en même temps dans d’autres journaux d’endocrinologie.
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