Les tumeurs surrénaliennes sont fréquemment rencontrées en pratique clinique, et cela de plus en plus du fait des lésions découvertes de manière fortuite mais les données épidémiologiques proviennent essentiellement de centres de référence et l’on manque de données en population générale. Ceci a conduit l’équipe de la Mayo Clinic (Etats-Unis) à déterminer l’incidence, la prévalence et les taux de malignité et d’hypersécrétion hormonale des patients ayant des tumeurs surrénaliennes dans une population bien définie sur le plan géographique, en l’occurrence le comté d’Olmsted dans le Minnesota, aux Etats Unis. Il s’agissait d’une étude de cohorte rétrospective de population où l’incidence standardisée des tumeurs surrénaliennes chez tous les patients ayant des tumeurs vivant dans le comté d’Olmsted aux Etats-Unis, entre janvier et décembre 2017, a été analysée. Ce projet épidémiologique met en lien les dossiers médicaux provenant de tous les professionnels de santé de la population entière du comté de Olmsted depuis 1966. Ceci a permet d’identifier tous les sujets ayant eu un diagnostic spécifique, une intervention chirurgicale ou d’autres procédures puis de localiser leurs dossiers médicaux qui ont ensuite été utilisés pour l’analyse. Les taux d’incidence et de prévalence ont été standardisés pour l’âge et le sexe en fonction de la population américaine en 2010. Une tumeur surrénalienne a été diagnostiquée chez 1 287 patients d’âge médian 62 ans et dont 55.4 % (713) étaient des femmes et 13 (1 %) étaient des enfants. Les taux d’incidence standardisés ont augmenté, passant de 4.4 (IC 95 % = 3 – 8.6) pour 100 000 personnes/année en 1995 à 47.8 (36.9 – 58.7) en 2017, principalement du fait de la découverte fortuite d’adénomes de moins de 40 mm de diamètre chez les patients de plus de 40 ans. La prévalence des tumeurs surrénaliennes en 2017 était de 532 pour 100 000 habitants, allant de 13 pour 100 000 chez les enfants de moins de 18 ans à 1 900 pour 100 000 chez les patients de plus de 65 ans. 111, soit 8.6 % des 1 287 patients avaient une tumeur maligne dont 96 (soit 7.5 %) avaient des métastases), 14 (soit 1.1 %) avaient un phéochromocytome et 53 (4.1 %) avaient une hypersécrétion hormonale patente. Les tumeurs malignes étaient plus fréquentes chez les enfants (62 %) en comparaison des sujets âgés de plus de 18 ans (8 % ; p < 0.001), plus fréquentes parmi les tumeurs découvertes au cours d’un bilan de cancer ou d’un suivi de cancer (43 % versus 3 % pour les incidentalomes ; p < 0.0001), dans les tumeurs de plus de 4 cm de diamètre (34 % vs 6 % pour les tumeurs < 2 cm ; p < 0.001), dans les tumeurs avec une densité spontanée au scanner ≥ 30 UH (20 % vs 1 %) pour les densités < 20 UH (p < 0.0001) et en cas de masse bilatérale (16 % vs 7 % pour les masses unilatérales ; p = 0.0004). Les taux d’incidence standardisée des tumeurs surrénaliennes ont augmenté de 10 fois entre 1995 et 2017 mais les données en population montrent des taux bas de malignité, de phéochromocytomes et d’hypersécrétion hormonale en comparaison de ce qui a été rapporté autrefois.
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