Les hypoglycémies iatrogènes, en particulier sous hypoglycémiants, qu’il s’agisse d’hypoglycémiants oraux ou de l’insuline, sont considérés comme un facteur de risque d’événement cardiaque chez les diabétiques de type 2 si l’on en croit diverses études menées dans le cadre du traitement intensif du diabète de type 2 (études ACCORD, ADVANCE ou VADT). Afin de déterminer les effets des hypoglycémies en relation avec un traitement par sulfamides hypoglycémiants sur la repolarisation cardiaque et la survenue d’extrasystoles dans le cadre d’un diabète de type 2 bien contrôlé, une équipe australienne a enregistré de manière concomitante la glycémie interstitielle en continu et l’ECG par un Holter cardiaque chez des diabétiques de type 2 traités par sulfamides hypoglycémiants et cela pendant 48 heures. L’espace QT a particulièrement été analysé au cours des périodes d’hypoglycémie (définies comme une glycémie < 3.5 mmol/l pendant plus de 20 minutes) et a été comparé aux périodes d’euglycémie ou d’hyperglycémie. Le taux d’extrasystoles au cours des hypoglycémies était comparé au taux d’extrasystoles lorsque la glycémie était entre 4 et 10 mmol/l. L’hémoglobine glyquée moyenne des patients était de 6.9 %, confirmant donc qu’il s’agit bien de diabétiques de type 2 bien équilibrés. Des hypoglycémies ont été détectées chez 9 des 30 sujets (30 %). Les épisodes étaient typiquement nocturnes (67 % des cas) et asymptomatiques (73 %). Une prolongation du QT associée à une hypoglycémie a été observée chez 5 des 9 sujets, avec une variation très importante des réponses individuelles. Une dynamique supérieure du QT (relation entre le QT non corrigé et les intervalles RR) qui représente classiquement un facteur de mauvais pronostic dans les pathologies cardiaques, était observée chez les patients qui avaient des hypoglycémies en comparaison des patients qui n’en avaient pas (0.193 versus 0.159 pour la période nocturne, p = 0.01). Cette donnée persistait après l’événement hypoglycémique. Les taux d’extrasystoles ventriculaires et supra-ventriculaires augmentaient mais de manière non significative au cours de l’hypoglycémie. Une tendance identique, sans que cela soit significatif, était observée dans la cohorte des patients traités par insuline. En conclusion, les hypoglycémies, souvent asymptomatiques, sont donc fréquentes chez les patients diabétiques de type 2 traités par sulfonylurées et bien contrôlés. Elles sont associées à une augmentation de la dynamique du QT et à une prolongation du QT corrigé chez certains sujets. Les hypoglycémies liées aux sulfonylurées pourraient donc avoir un effet cardiaque délétère. Ceci semble pouvoir également être observé dans le contexte du traitement par insuline.
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