Les mauvais chiffres chinois du diabète

11/01/2022 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie
On le sait, les statistiques concernant le diabète évoluent de manière rapide dans le monde. Ainsi, on sait déjà que la prévalence du diabète en Chine a augmenté, passant de moins de 1 % dans les années 80 à presque 11 % en 2013.

Qu’en est-il depuis ? Afin d’estimer les tendances en termes de prévalence, d’information des patients sur le diagnostic de diabète, de traitement et de facteurs de risque de diabète en Chine, les données d’une enquête représentative sur le plan national, transversale, portant sur 170 287 adultes Chinois âgés de plus de 18 ans dans les années 2013-2014, et sur 173 642 dans les années 2018-2019, ont été analysées. La glycémie et l’hémoglobine glyquée ont été mesurées pour tous les participants. Une hyperglycémie provoquée orale (HGPO) a été réalisée pour tous les participants qui n’avaient pas de diabète connu. En 2013, l’âge médian était de 55.8 ans (intervalle interquartile = 46.4 – 65.2 ans) et la proportion pondérée de femmes était de 50 %. En 2018, l’âge médian était de 51.3 ans (42.1 – 51.6) et la proportion pondérée de femmes était de 49.5 %. La prévalence estimée de diabète a augmenté, passant de 10.9 % (IC 95 % = 10.4 – 11.5 %) en 2013 à 12.4 % (11.8 – 13) en 2018 (p < 0.001). La prévalence estimée de pré-diabète était de 35.7 % (34.2 – 37.3) en 2013, elle est passée à 38.1 % (36.4 – 39.7 %) en 2018 (p = 0.07). En 2018, parmi les adultes diabétiques, seuls 36.7 % (34.7 – 38.6 %) ont rapporté avoir été avertis de leur maladie et 32.9 % (30.9 – 34.8 %) ont rapporté recevoir un traitement. La moitié des patients traités étaient contrôlés de manière adéquate (hémoglobine glyquée < 7 %). Ces taux n’ont pas varié de manière significative entre 2013 et 2018. Entre 2013 et 2018, la prévalence d’une faible activité physique, d’une consommation élevée de viande rouge, de surpoids et d’obésité, a augmenté de manière significative. En conclusion, cette étude confirme que la prévalence du diabète continue à augmenter en Chine et qu’il n’y a pas d’amélioration significative dans la mise en œuvre et le d’un traitement correct du diabète.

Après l'angine et la cystite, faut-il autoriser les pharmaciens à prendre en charge davantage de pathologies "simples"?

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